Question de M. RAOULT Paul (Nord - SOC) publiée le 15/05/2003
M. Paul Raoult appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la clôture en 2003 du dispositif " MICA " de préretraite pour les praticiens. En effet, par son article 24, la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 n° 98-1194 du 23 décembre 1998 avait permis à des médecins de bénéficier jusqu'au 31 décembre 2004 de ce dispositif créé par la loi n° 88-16 du 5 janvier 1988. Or, par son article 45, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2003 n° 2002-1487 du 20 décembre 2002 a ramené au " 1er octobre 2003, sauf exceptions définies par décret " la date à partir de laquelle le MICA cesse d'être ouvert. Cependant, de nombreux praticiens ont d'ores et déjà engagé un processus aboutissant à rendre le bénéfice de ce dispositif nécessaire pour leur assurer un niveau de vie décent. En effet, prévoyant de rentrer dans le dispositif entre les dates retenues par les lois de financement de la sécurité sociale pour 1999 et 2003, certains médecins ont saisissant parfois des opportunités qui se présentaient à eux, transmis leurs cabinets et clientèles, pour ne plus effectuer que des remplacements en complément de l'ADR de base qu'ils perçoivent. Apprenant la disparition anticipée du MICA, ils ont le sentiment d'un manquement à leur parole des pouvoirs publics et se retrouvent dans une situation difficile. Par le 7e alinéa de l'article 45 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2003, le ministre de la santé est appelé à prendre par décret les décisions relatives aux cas et conditions dans lesquels, à titre exceptionnel, la date du 1er octobre 2003 peut être reportée pour les personnes ayant organisé avant le 1er octobre 2002 leur cessation d'activité. Un projet de décret actuellement en cours d'élaboration prévoit d'accorder un tel bénéfice pour ces derniers jusqu'au 30 septembre 2004, ce qui laisse pendante la question des trois derniers mois de l'année 2004. Il lui demande donc comment sera prise en considération la situation des praticiens ayant transmis leurs cabinets et clientèles à leurs successeurs à la date du 1er octobre 2002 et qui cesseraient leur activité entre le 1er octobre 2003 et le 30 septembre 2004 d'une part et entre le 1er octobre 2004 et le 31 décembre 2004 d'autre part.
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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 23/10/2003
En son article 45, la loi n° 2002-1487 du 20 décembre 2002 de financement de la sécurité sociale a modifié l'article 4 de la loi n° 88-16 du 5 janvier 1988 relatif au mécanisme d'incitation à la cessation anticipée d'activité des médecins (MICA). En application de ces nouvelles dispositions, il faut, pour pouvoir prétendre au bénéfice du MICA, cesser définitivement son activité médicale non salariée avant le 1er octobre 2003. Toutefois, la loi renvoie à un décret le soin de déterminer deux types de dérogations : les exceptions à la date du 1er octobre 2003 (le MICA étant ouvert aux médecins qui cessent leur activité médicale libérale avant " le 1er octobre 2003, sauf exceptions prévues par décret " : cf. article 45-1° de la loi de financement), les cas et conditions dans lesquels, à titre exceptionnel, la cessation d'activité peut intervenir " après le 1er octobre 2003 pour les personnes ayant organisé avant le 1er octobre 2002 leur cessation d'activité " (cf. article 45-7° de la loi de financement). A cet effet, un décret paru au Journal officiel du 6 août dernier (décret n° 2003-762 du 1er août 2003 modifiant le décret n° 97-379 du 21 avril 1997 relatif au mécanisme d'incitation à la cessation anticipée d'activité des médecins) met en oeuvre les exceptions prévues à l'article 45 de la loi de financement de la sécurité sociale. Depuis le 1er octobre 2000, le montant plafond de l'allocation versée aux bénéficiaires du MICA varie selon que le médecin est âgé de plus ou de moins de soixante ans au moment de son adhésion au MICA. En conséquence, le décret précité prévoit une mesure favorable en faveur des médecins ayant soixante ans au cours du dernier trimestre 2003. Dans ce cas, la date limite de cessation d'activité peut être repoussée au plus tard au 31 décembre 2003. Les intéressés peuvent alors bénéficier du montant plafond applicable aux médecins âgés de soixante à soixante-quatre ans. Le décret du 1er août 2003 prévoit également les modes de preuve que les personnes ayant organisé leur cessation d'activité médicale non salariée avant le 1er octobre 2002 devront apporter pour pouvoir demander à cesser leur activité après le 1er octobre 2003 - sans toutefois que la date effective de cessation de l'activité médicale non salariée puisse être reportée au-delà du 31 décembre 2004. Les intéressés devront justifier qu'ils ont organisé leur cessation d'activité avant le 1er octobre 2002 par la production de tout document ayant valeur certaine et notamment : promesse ou compromis de vente du matériel ou du local ayant pour objet l'exercice de la profession, fixant une date limite de réalisation ; s'ils ne sont pas propriétaires du matériel ou du local dans lequel ils exercent leur profession, contrat, avenant ou tout autre document fixant la date à laquelle ils n'auront plus l'usage du matériel ou du local ; contrat de présentation de clientèle, cession de parts de société en rapport avec l'exercice médical. Ces dispositions s'inscrivent dans le cadre de l'habilitation législative donnée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2003.
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