Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 24/04/2003

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la nécessité de tout faire pour aboutir à une solution politique négociée au conflit armé colombien. Elle lui rappelle qu'au cours de l'année 2002 on a dénombré 4 524 assassinats pour raisons politiques, 2 931 enlèvements, dont celui de Ingrid Betancourt, 733 disparitions forcées, 1 995 personnes menacées pour raisons politiques, 17 défenseurs des droits de l'homme et 184 syndicalistes tués ou disparus, plus de 350 000 personnes déplacées au cours de cette année, ce qui porte ce chiffre des personnes déplacées en Colombie à près de 3 millions depuis 1985. Elle lui demande de lui confirmer ces chiffres publiés par la coordination française pour la paix en Colombie. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'il a prises ou qu'il envisage en faveur de la protection de la population civile selon les principes du droit international humanitaire (DIH), du respect et de la protection des défenseurs des droits de l'homme, des organisations syndicales qui défendent une solution politique négociée au conflit armé, du soutien au travail des organisations non gouvernementales (ONG) internationales présentes en Colombie. Elle lui demande de lui faire connaître l'initiative forte que pourrait prendre le gouvernement français en faveur de la recherche d'une solution urgente à trouver au conflit armé colombien.

- page 1374


Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 28/08/2003

Le Gouvernement français accorde toute son attention au problème des personnes séquestrées par les groupes armés illégaux en Colombie. A cette fin, il a manifesté sa disposition à contribuer à faciliter la conclusion, par le gouvernement colombien et les FARC, d'un accord d'échanges entre otages et guérilleros emprisonnés. Cependant, les discussions menées à cette fin avec l'aide de l'Eglise colombienne et du Secrétaire général des Nations unies n'ont pour le moment rien donné. Elles butent sur la volonté des FARC d'utiliser cette négociation à caractère humanitaire pour obtenir des avantages politiques (obtention d'une zone démilitarisée, ouverture d'un processus de paix à leurs conditions) et sur un désaccord fondamental relatif au sort des guérilleros éventuellement libérés. Le Gouvernement français est gravement préoccupé par la situation humanitaire en Colombie et par les atteintes aux droits de l'homme et au droit humanitaire international. Il condamne régulièrement, en particulier, les enlèvements commis par les groupes armés illégaux et demande à ces derniers de renoncer à cette pratique et de libérer leurs otages. Le ministre des affaires étrangères l'a fait de manière solennelle lors du voyage à Bogota qu'il a effectué le 29 novembre 2002. La France appuie les efforts du président Uribe pour restaurer l'autorité de l'État et rétablir la paix, la sécurité et les conditions d'une vie démocratique normale. Elle se félicite de la volonté affirmée par M. Uribe de rechercher une solution négociée du conflit, la seule possible, à travers l'engagement de processus de paix avec les groupes armés illégaux. Elle soutient, dans ce contexte, les bons offices du secrétaire général des Nations unies. Elle reste elle-même disposée à faciliter, en temps utile, comme elle l'a fait par le passé, les initiatives susceptibles de mettre en place un processus de paix avec les guérillas. Son approche est aussi celle des autres principaux partenaires de la Colombie, telle qu'ils l'ont formulée lors de la réunion qu'ils ont tenue à Londres, le 10 juillet 2003. La communauté internationale agit aujourd'hui, par conséquent, de manière coordonnée et cohérente en faveur de la paix en Colombie. La France, pour sa part, entend prendre toutes ses responsabilités dans la mobilisation de la communauté internationale, pour que le peuple colombien échappe enfin à la violence d'un conflit dont les enlèvements de personnes sont l'un des aspects les plus cruels.

- page 2669

Page mise à jour le