Question de M. VALLET André (Bouches-du-Rhône - UC-UDF) publiée le 17/04/2003
M. André Vallet attire l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion sur la qualité de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Il lui rappelle que, parallèlement à la loi d'origine sénatoriale n° 2003-289 réformant l'allocation personnalisée d'autonomie pour les personnes âgées (APA), un texte réglementaire, dont l'objet sera d'augmenter significativement la participation financière des personnes à la prise en charge de leur dépendance, est actuellement en préparation. C'est ainsi que ce projet de décret pourrait abaisser de plus d'un tiers le seuil des ressources mensuelles à partir duquel les personnes concernées doivent financer une partie de leur dépendance. Il lui indique qu'un tel décret risque d'avoir des conséquences dramatiques sur les personnes âgées à faible revenu, et que la recherche d'économies budgétaires ne doit pas s'opérer au détriment des personnes âgées. Dès lors, il lui demande ce qu'il en est d'un tel décret et si ses éventuelles conséquences sociales ont été convenablement appréhendées.
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Transmise au Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité
Réponse du Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité publiée le 04/09/2003
L'attention du ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité est appelée sur la réforme du dispositif de l'allocation personnalisée d'autonomie. La montée en charge de l'APA a été bien plus rapide que prévue. Les prévisions initiales du précédent gouvernement étaient basées sur 500 000 à 550 000 bénéficiaires en 2002-2003 pour un coût annuel de 2,5 milliards d'euros. Le chiffre de 800 000 bénéficiaires ne devait être atteint qu'en 2004-2005. En réalité, 642 000 bénéficiaires d'une prestation dépendance sont dénombrés fin 2002. Le chiffre de 850 000 bénéficiaires devrait être atteint à la fin de l'année 2003. Aussi, en 2003, le coût de l'APA devrait-il être supérieur de 1,21 milliard d'euros au plan initial. Confrontés à un besoin de financement important, le Gouvernement et les conseils généraux sont convenus, le 20 novembre 2002, de trouver une solution rapide sur la base des principes suivants : le maintien d'une prestation universelle, qui répond à un réel besoin ; l'engagement de parvenir à une maîtrise de la dépense pour faire face à l'évolution des dépenses sociales et aux contraintes des finances publiques ; le choix d'une gestion décentralisée reposant sur une approche personnalisée et globale des demandes. Les moyens d'assurer l'équilibre du plan de financement ont été arrêtés en étroite collaboration avec les collectivités départementales. Une proposition de loi d'origine sénatoriale comportant diverses mesures propres à assurer le financement de l'allocation personnalisée d'autonomie en 2003 a été adoptée par le Parlement. Ainsi, la loi n° 2003-289 du 31 mars 2003 prévoit que l'Etat, par le biais du FFAPA, autorisé à recourir à l'emprunt, apporte une contribution complémentaire de 400 millions d'euros pour aider les départements à faire face à la montée en charge de l'APA en 2003. Un concours spécifique doit être versé aux départements les plus en difficulté. Les collectivités départementales consentent également un effort financier supplémentaire de même ampleur. Ce texte instaure en outre de meilleures garanties quant à l'effectivité de l'aide. Le barème de participation est ajusté par le décret n° 2003-278 du 28 mars 2003 relatif aux conditions d'attribution de l'APA. Outre l'objectif de contribuer au financement de la mesure, la révision du barème vise, notamment, à corriger les inégalités entre le domicile et les établissements. En effet, 70 % des bénéficiaires à domicile étaient jusqu'alors exonérés d'une participation alors que celle-ci s'applique à tous en établissements. La participation moyenne à domicile, qui était de 5 %, contre 30 % en établissement, est portée à 12 %. Néanmoins, la révision du barème reste compatible avec la prise en compte des revenus les plus faibles : près de 40 % des bénéficiaires de l'APA à domicile continueront à être exonérés de toute participation financière et 25 % verseront une contribution inférieure à 10 % du plan d'aide. Enfin, il convient de préciser que, pour le calcul de la participation, les ressources prises en compte excluent notamment le minimum vieillesse, les livrets A, CODEVI, plan d'épargne logement, livret d'épargne populaire et autres produits d'épargne et capitaux placés, ainsi que l'allocation logement et l'allocation personnalisée au logement. Dans la très grande majorité des cas, la participation reste inférieure à celle résultant du barème applicable en matière d'aide ménagère.
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