Question de M. PENNE Guy (Français établis hors de France - SOC) publiée le 20/03/2003
M. Guy Penne appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de la Côte d'Ivoire et des autres pays de la Corne de l'Afrique. La crise ivoirienne, qui dure depuis maintenant plus de six mois, a provoqué une désorganisation profonde des économies de la région. Les sociétés étrangères implantées en Côte d'Ivoire ont en effet dû adapter leur dispositif commercial, certaines ont même commencé à transférer leur personnel dans les pays voisins, notamment au Ghana, pays dont la relative stabilité augmente l'attractivité. D'autres sociétés se tournent également vers le Sénégal. Mais la délocalisation des activités industrielles ivoiriennes se heurte à la faible compétitivité et à l'insuffisance des infrastructures des pays voisins. Le transport maritime, en particulier, est concerné : la baisse du trafic du port d'Abidjan - la " partition " du pays empêchant l'acheminement des marchandises des pays enclavés - profite au port de Dakar, par où transite une partie du fret destiné au Mali. Mais la vétusté de la voie ferrée Dakar-Bamako entrave la circulation des marchandises Les trois pays enclavés que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger se tournent vers les ports de Lomé, Conakry et aussi Téma au Ghana. L'inconvénient de cette solution provisoire est d'abord le nombre insuffisant de camions, mais aussi l'augmentation des distances et le surcoût. Le transport par Lomé ou Téma double le montant normal, car le Ghana, pays anglophone, n'appartient pas à l'union douanière mise en place par les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ayant le franc CFA pour monnaie commune. En Côte d'Ivoire, les plantations de cacao, ressource fondamentale du pays, risquent d'être négligées en cas de prolongation du conflit. On entrerait alors dans un engrenage fatal, la Côte d'Ivoire représentant 40 % du PIB de la zone UEMOA. Le désordre qui l'atteint fait d'ores et déjà apparaître les manques cruels de ses voisins : une aggravation des troubles aurait des résultats catastrophiques, y compris à court terme. Cela entraînerait en effet dans toute la région des difficultés qui ne seraient pas uniquement d'ordre économique, puisque la paix sociale, l'économie et la stabilité politique sont intimement liées. En conséquence, il attire son attention sur l'importance qu'il y a à ce que la crise irakienne ne fasse pas oublier les risques qui pèsent sur l'Afrique. Il insiste sur les conséquences graves qu'aurait une démission de la diplomatie française dans ce domaine, et souhaiterait connaître les intentions du ministre pour aider dans les prochains mois les pays africains.
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La question a été retirée pour cause de fin de mandat.
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