Question de M. VANTOMME André (Oise - SOC) publiée le 13/03/2003

M. André Vantomme appelle l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur l'impact négatif, tant sur le plan sanitaire qu'écologique, de la surpopulation vulpine, notamment dans les zones péri-urbaines voir urbaines. Si l'on peut se réjouir de l'éradication de la rage par la vaccination des renards qui en étaient les principaux vecteurs, il faut aujourd'hui s'inquiéter des effets collatéraux désastreux de la prolifération de cette espèce. Des études conduites en Angleterre et en Belgique démontrent que cette invasion d'un prédateur généraliste opportuniste, au sommet de la chaîne alimentaire, n'est pas sans effet sur toutes les autres populations sauvages susceptibles de constituer pour lui des proies. Plus gravement encore, la raréfaction de ses proies ne constitue pas pour cette espèce un facteur de régulation de sa reproduction et de sa population car, dans cette hypothèse, elle se tourne vers d'autres sources d'approvisionnement dans lesquelles l'homme, par ses propres déchets, joue un rôle essentiel. Sur le plan sanitaire également, le baby boum vulpin est responsable de la recrudescence chez l'homme de l'échinococcose alvéolaire. Deux cents cas avaient été recensés ente 1948 et 1983 : 260 cas ont été observés au cours des seules dix-huit dernières années. Les scientifiques ont pu constater qu'un renard urbain sur trois est affecté et qu'il est le principal vecteur de la contamination directe de l'homme. Il faut ajouter que cette maladie parasitaire est mortelle et difficilement diagnostiquée avant que d'atteindre des stades de développement irréversibles. Il souhaiterait connaître les mesures qu'entend prendre le Gouvernement pour mettre en place une politique efficace et équilibrée de régularisation de la population de renards appelée à retrouver ses territoires naturels. Cette politique devra permettre de protéger ce qui subsiste d'espèces sauvages, contribuer à la bio et surtout sauvegarder ce qui nous importe au premier chef, la santé humaine diversité par la prise en compte réelle et efficace de l'échinococcose.

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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 01/01/2004

La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à la régulation des populations de renards et aux risques de propagation de l'échinococcose alvéolaire. L'échinococcose alvéolaire est une maladie grave, dont le dépistage est difficile, mais le nombre de victimes est heureusement limité. Peuvent en être vecteurs non seulement les renards, mais aussi les rongeurs, les chats et les chiens. La limitation des populations de renards au titre de la police de la chasse peut se faire à tir, pendant la période d'ouverture générale de la chasse, et par vénerie sous terre, du 15 septembre au 15 janvier. Par ailleurs, le renard figure sur la liste nationale des espèces d'animaux susceptibles d'être classés nuisibles. Aussi, dans les départements où il est classé nuisible, comme le département de l'Oise, il peut être enfumé à l'aide de produits non toxiques ou déterré avec ou sans chien toute l'année. Il peut également être piégé toute l'année. Il peut être détruit à tir dans les conditions fixées par le préfet, pour une période allant de la clôture générale au 31 mars au plus tard. Enfin, si l'ensemble de ces mesures s'avérait insuffisant, il est possible, en application de l'article L. 427-4 à L. 427-7 du code de l'environnement, d'ordonner des chasses et battues aux renards.

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