Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - UMP) publiée le 06/03/2003

M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur la gravité de la situation conjoncturelle de la filière porcine française. Depuis plusieurs années, les éleveurs porcins subissent une érosion continue de leur revenu, conséquence d'une diminution constante du prix de marché moyen et d'une augmentation des charges liées aux contraintes environnementales. Ainsi, sur l'ensemble de l'année 2002, le prix de marché moyen (1,102 euro/kg) était de 12 % inférieur aux coûts de production. Une profonde crise morale sévit chez les éleveurs et l'ensemble des opérateurs de la filière, fortement éprouvé, réclame des pouvoirs publics la mise en place d'urgence d'un dispositif anti-crise comportant des mesures de soutien à la trésorerie des éleveurs et de réduction des charges, d'accompagnement pour les éleveurs souhaitant cesser leur activité, de dégagement vers l'export. Il lui demande donc quelles sont les dispositions qu'il entend mettre en place afin de soutenir les acteurs de cette filière.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales publiée le 24/07/2003

Le marché porcin français traverse depuis plusieurs mois une période d'incertitude qui se traduit par une baisse sensible des prix. Ainsi, en tenant compte des diverses bonifications perçues par les éleveurs de porcs en plus du prix de base, le prix de vente des porcs charcutiers se situe à 1,20 euro/kg de carcasse, alors que le coût de production s'élève à environ 1,30 euro/kg de carcasse. Le ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales a contribué à l'établissement de conditions de marché plus favorables à la reprise des cours de la viande de porc. Après de très longues périodes de fermeture liées à des embargos sanitaires, les marchés coréens et japonais sont à nouveau ouverts aux viandes porcines françaises. La reprise des exportations vers ces destinations est indispensable pour assurer une bonne valorisation de toutes les pièces des carcasses de porc. Par ailleurs, la Commission européenne a mis en place une aide au stockage privé de viande de porc, à la demande de la France. Cette opération a permis de retirer du marché 111 862 tonnes pour un coût de 45,6 millions d'euros. Le ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales a également rassemblé un groupe de banques privées, qui assureront une ouverture de lignes de trésorerie spécifiques pour les éleveurs porcins. Les prêts proposés aux éleveurs seront consentis par les banques aux conditions les plus favorables offertes actuellement par le marché, pour un montant de 60 millions d'euros. Enfin, le Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales a commandé une mission à une équipe de quatre hauts fonctionnaires pour évaluer de façon prospective les stratégies à mettre en oeuvre pour assurer l'avenir de cette filière.

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