Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 27/02/2003

Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le fait que les collections de l'atelier de la rue Fontaine, dans lequel André Breton a vécu jusqu'à sa mort, devraient être vendues aux enchères en avril prochain. Il s'agit de plusieurs milliers de pièces, objets, tableaux, livres, oeuvres diverses, que le poète a réuni sa vie durant et qui sont un témoignage inestimable de l'histoire du surréalisme, notamment à Paris. Depuis vingt ans sa famille puis de nombreux artistes, écrivains, intellectuels ont essayé de trouver des solutions auprès des pouvoirs publics pour préserver ce patrimoine, en même temps qu'un travail important était réalisé au fil des ans sur les archives. Aujourd'hui le comité de vigilance qui s'est constitué intervient auprès du ministre de la culture pour sauver ces collections. Certaines pièces sont déjà préservées, ayant fait l'objet de legs d'André Breton lui-même, comme sa correspondance à la bibliothèque Jacques-Doucet, de donations ou d'achats par des musées. Mais l'essentiel des collections sera dispersé si les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités vis-à-vis de ce patrimoine. André Breton est une des grandes figures littéraires et intellectuelles de Paris, des oeuvres comme Les Pas perdus et Nadja évoquent avec force notre ville, capitale du surréalisme. L'Etat doit assurer la sauvegarde de ce patrimoine national. Il serait souhaitable que ces collections restent dans le domaine public et ne soient pas dispersées. Par conséquent, elle lui demande si l'Etat compte prononcer l'interdiction de sortie du territoire des pièces de la collection, et user de son pouvoir de faire reporter la vente. Il serait également souhaitable qu'une table ronde soit réunie d'urgence à cet effet par l'Etat avec les différents acteurs concernés, pour la recherche d'une solution partenariale, dans laquelle la ville de Paris serait partie prenante.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 01/05/2003

La place capitale qu'occupe André Breton dans l'histoire des arts et de la littérature du XXe siècle a depuis de longues années rendu les responsables des collections publiques extrêmement attentifs au devenir des admirables collections rassemblées par le père du surréalisme, ainsi qu'à celui de sa correspondance, de sa bibliothèque et de ses archives, ensemble longtemps conservés dans l'appartement du 42, rue Fontaine. Des négociations, ont été menées depuis plusieurs années avec Mme Aube Breton-Elleoüet, qui ont abouti à une très importante dation incluant toutes les oeuvres du grand mur de l'atelier d'André Breton - plus de 200 objets - s'ajoutant aux achats (une vingtaine depuis 1975) déjà faits directement par le musée national d'art moderne et par le futur musée du quai Branly, auprès d'Elisa Breton et Aube Breton-Elleouët, dont, tout dernièrement, le Guillaume Tell de Salvador Dali. Par ailleurs, Mme Aube Breton-Elleoüet vient de donner trois oeuvres importantes au musée national d'art moderne, dont la célèbre danseuse espagnole (1928) de Joan Miro. Elle a donné également à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet le bureau d'André Breton. La générosité de la famille d'André Breton, ainsi que les préemptions effectuées par l'Etat en son nom ou pour le compte d'autres collectivités publiques au cours de la vente organisée au mois d'avril à Paris, auront sans nul doute permis de mettre à l'abri des collections publiques, une part essentielle du fonds Breton.

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