Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - UMP) publiée le 26/12/2002
M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants la visite qu'il a effectuée au Sénégal mi-décembre dernier ayant pour but d'expliquer le plan de revalorisation des pensions et retraites des anciens combattants des ex-colonies. Des associations d'anciens combattants sénégalais se sont déclarées opposées au dispositif proposé par la France qui ne leur fait pas bénéficier d'une parité totale avec les anciens combattants français. Quelles sont les raisons de cette situation ?
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Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 27/03/2003
Le Gouvernement a décidé d'apporter une réponse durable à la question des pensions et retraites versées aux anciens combattants de l'armée française, originaires d'Etats antérieurement placés sous la souveraineté de la France. L'accession à l'indépendance de ces pays, à partir de la fin des années 1950, a eu pour conséquence de priver de la nationalité française les anciens combattants qui en bénéficiaient ; les pensions militaires d'invalidité et de retraite et les retraites du combattant dont ils étaient titulaires ont alors été transformées, aux dates d'accession à l'indépendance de ces Etats, en allocations viagères " cristallisées ". Cette " cristallisation " a eu pour effet de geler les montants de ces allocations sur la base du barème en vigueur à la date de l'indépendance de ces pays. Il s'agit aujourd'hui pour la France de marquer sa reconnaissance et sa solidarité à l'égard de ceux qui ont servi avec abnégation et courage sous le drapeau français et se sont illustrés sur tous les champs de bataille pour le défendre. Ainsi l'article 68 de la loi n° 2002-1576 du 30 décembre 2002 portant loi de finances rectificative pour 2002 met-il fin à la cristallisation. Le dispositif législatif mis en place traduit cette volonté de reconnaissance des sacrifices consentis par les anciens combattants d'outre-mer, selon une méthode équitable qui assure à tous les anciens combattants les mêmes moyens, quel que soit leur pays de résidence, suivant le mécanisme des parités de pouvoir d'achat, qui repose sur une analyse de la situation de chaque pays concerné par rapport à celle de la France. Ce mécanisme est d'autant plus juste, honnête et transparent qu'il est adossé à un barème régulièrement mis à jour par l'ONU ou la banque mondiale : chaque situation individuelle sera améliorée par une majoration forfaitaire de 20 % là où la parité du pouvoir d'achat n'apporterait aucun avantage supplémentaire ou aurait même entraîné une diminution de la valeur du point ; une rétroactivité sera effectuée sur quatre années, conformément au principe de la déchéance quadriennale ; les droits individuels sont réouverts, ce qui permettra aux invalides de faire constater d'éventuelles aggravations de pathologies pensionnées ou de pathologies nouvelles et aux veuves de percevoir une pension de réversion ; des mises à niveau ultérieures seront effectuées sur la base de l'évolution future des parités du pouvoir d'achat ; les anciens combattants qui le souhaitent pourront choisir de percevoir en une seule fois un capital global et forfaitaire en fonction de leur âge et de leur situation familiale, par préférence aux versements viagers actuellement en vigueur. Cette méthode permet, dans chaque pays, de garantir le même pouvoir d'achat à la valeur d'un point de pension. En tout état de cause, lorsque le résultat de la comparaison pourrait conduire à une baisse de la valeur actuelle du point, la majoration prévue de 20 % permettra de maintenir la valeur de celui-ci. Cette disposition est ainsi de nature à garantir une parité fondée sur l'analyse de la situation économique de chaque Etat. C'est ainsi que 78,45 millions d'euros de crédits ont été inscrits en loi de finances initiale pour 2003 afin d'amorcer ce processus qui est ainsi conforme aux principes d'équité et d'égalité tels qu'ils ont été posés par l'arrêt DIOP rendu en novembre 2001 par le Conseil d'Etat. Les textes d'application de ces dispositions législatives seront pris au cours du premier semestre 2003 afin que la décristallisation entre rapidement en application concrète.
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