Question de M. PEYRAT Jacques (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 05/12/2002

M. Jacques Peyrat souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'accès aux chaînes de télévision dans les hôpitaux publics. La location d'une télévision par les personnes hospitalisées, s'ajoutant aux frais d'hospitalisation et de soins, entraîne souvent un coût supplémentaire trop lourd. La télévision reste pourtant leur seul moyen de distraction et d'évasion possible durant leur période d'hospitalisation. Certains malades, compte tenu de l'insuffisance de leur revenu, refusent parfois même son installation et sont ainsi privés d'un droit qui n'est plus considéré aujourd'hui comme un privilège, mais comme un moyen d'information et d'ouverture au monde. Ces personnes ne sont pas autorisées à amener leur propre poste et payent déjà bien souvent la redevance télévision. Aussi il serait intéressant d'étudier cette question et de voir si la gratuité des chaînes de télévision de service public ne pourrait pas être envisagée dans les hôpitaux publics. Il souhaiterait en conséquence connaître la position du Gouvernement sur cette question.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 23/01/2003

La location de téléviseurs aux patients hospitalisés, telle qu'évoquée dans cette question, relève du régime de la délégation de service public et, du fait de ce régime, n'entre pas dans les prestations d'hôtellerie couvertes par la dotation globale. Une délégation de service public se caractérise par le fait que le cocontractant de l'administration est substantiellement rémunéré non par la personne publique, mais par les usagers auxquels le service est fourni (CE, 15 avril 1996, " Préfet des Bouches-du-Rhône "). Le recours à ce type de contrats administratifs est licite en matière de fourniture d'appareils de télévision aux malades hospitalisés. Le service public hospitalier comprend, en effet, non seulement la dispensation de soins, mais également l'aménagement des conditions de séjour des malades (CE, 8 juin 1994, " Société CODIAM "), et le contrat par lequel un établissement de santé fait appel à une société privée pour fournir des postes de télévision aux patients la fait participer à l'exécution du service public hospitalier. La loi n° 93-122 du 29 janvier 1993, relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques, soumet l'attribution des délégations de service public à des règles de publicité et de mise en concurrence codifiées aux articles L. 1411-1 et suivant du code général des collectivités territoriales. La procédure de sélection du délégataire de service public peut tenir compte du critère financier du coût du service rendu à l'usager, parmi d'autres critères quantitatifs et qualitatifs. Les établissements publics de santé peuvent également choisir de ne pas déléguer l'activité de fourniture de postes de télévision aux personnes hospitalisées, pour que la charge financière ne pèse pas directement sur les usagers, et de recourir systématiquement à des marchés publics, portant sur la fourniture des postes et leur maintenance, financés sur la dotation globale et donc répercutés sur les tarifs d'hospitalisation. Dans cette dernière hypothèse, le coût des téléviseurs pèse sur le budget de l'hôpital alors même que cette dépense n'est pas directement liée aux soins. En outre, il n'est pas démontré que le coût par patient serait moins élevé que le prix de la location pratiqué dans le cadre de la délégation de service public. Par ailleurs, certains établissements ont choisi d'assurer gratuitement ce service pour certaines catégories de patients (les enfants, par exemple). Aussi, le ministère attirera l'attention des responsables d'établissement de santé sur la situation des personnes en difficultés au regard du coût de ces prestations.

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