Question de M. SCHOSTECK Jean-Pierre (Hauts-de-Seine - UMP) publiée le 13/12/2002
Question posée en séance publique le 12/12/2002
M. Jean-Pierre Schosteck. Ma question s'adresse au ministre délégué à la ville et à la rénovation urbaine.
Mise en oeuvre dans le cadre du pacte de relance pour la ville en 1996 par le gouvernement d'Alain Juppé, le dispositif des zones franches urbaines avait donné d'excellents résultats en termes d'emplois et de développement économique dans les zones sinistrées sans grandes perspectives d'avenir. (Marques d'approbation sur les travées de l'UMP.)
M. René-Pierre Signé. Comme pour l'UMP !
M. Jean-Pierre Schosteck. Il s'agissait de faire bénéficier des entreprises implantées ou nouvellement créées d'exonérations fiscales et de charges sociales pour relancer l'activité économique de quartiers sensibles.
C'est ainsi que 46 000 emplois nouveaux ont été créés sur 44 sites.
En outre, les zones franches urbaines ont permis une modification déterminante de l'image des quartiers et une réaffirmation du rôle du travail dans l'intégration sociale.
Enfin, les nombreux contrôles qui ont été effectués ont parfaitement joué leur rôle contre les effets d'aubaine.
Le gouvernement de M. Jospin avait toutefois décidé de geler ce dispositif en décembre 2001...
M. Michel Dreyfus-Schmidt. En décembre, c'est normal !
M. Jean-Pierre Schosteck. ... choississant de concentrer ses efforts sur la mise en place des 35 heures, dont chacun peut aujourd'hui apprécier certains effets catastrophiques. (M. Jean Chérioux applaudit.)
M. Philippe François. Absolument !
M. Jean-Pierre Schosteck. En juillet dernier, la commission des affaires économiques du Sénat a approuvé le rapport de notre collègue Pierre André...
M. Gérard Larcher. L'excellent rapport !
M. Jean-Pierre Schosteck. ... en faveur d'une relance des zones franches urbaines. Il développait un certain nombre de pistes tendant à améliorer le dispositif initial.
Le Gouvernement vient d'annoncer qu'il relançait, fort opportunément, ces dispositifs, légèrement modifiés, et qu'une quarantaine de nouvelles zones franches urbaines supplémentaires seraient mises en place.
M. Gérard Larcher. Très bien !
M. Jean-Pierre Schosteck. Pouvez-vous nous donner des précisions sur les améliorations que vous avez apportées au dispositif et sur les futures zones qui seront ainsi créées ?
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Réponse du Ministère délégué à la ville et à la rénovation urbaine publiée le 13/12/2002
Réponse apportée en séance publique le 12/12/2002
M. Jean-Louis Borloo, ministre délégué à la ville et à la rénovation urbaine. Monsieur le sénateur, dans ces quartiers que l'on qualifie de prioritaires, dans lesquels le taux de chômage est quatre fois plus élevé qu'ailleurs, voire cinq fois plus pour les jeunes, la seule mesure d'espoir qui a permis la création d'activité, ce sont les zones franches urbaines de MM. Jean-Claude Gaudin et Eric Raoult à l'époque du gouvernement d'Alain Juppé. (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)
M. René-Pierre Signé. C'était la belle époque !...
M. Jean-Louis Borloo ministre délégué Le bilan est aujourd'hui le suivant : près de 50 000 emplois, et non 46 000, ont été créés avec une procédure qui, pour des raisons à mon avis mystérieuses, a été brocardée à l'époque.
Les conséquences ont été extrêmement graves. Si, dès le départ, tout le monde avait joué le jeu - les administrations, les élus locaux et les chambres de commerce - avec le dynamisme des jeunes on aurait probablement fait beaucoup plus.
Les élus, de gauche comme de droite, prétendaient que le dispositif ne pouvait être relancé car la Commission européenne le refuserait catégoriquement. Il faut dire qu'elle a bon dos !
Depuis, avec la Commission européenne, nous avons dressé le bilan de l'opération et nous sommes tombés d'accord sur le fait que le problème grave, en Europe, c'était la crise et que, sous réserve d'une rénovation urbaine, les zones franches étaient une bonne solution.
D'abord, pour remédier à la disparition des commerces en bas des immeubles et à celle des petits artisans dans les zones qui n'ont pas été déclarées zones franches, un sous-amendement a été adopté à l'Assemblée nationale et voté avec l'accord du Gouvernement. Il viendra en discussion devant la Haute Assemblée dès lundi. Il permettra à ces commerçants de ne pas fermer le rideau de leurs magasins et aux petits artisants de poursuivre leur activité.
Ensuite, pour les zones franches qui ont pris du retard pour des raisons diverses, nous avons obtenu une prolongation de cinq ans.
Enfin, puisque bien d'autres territoires sont plus fragiles encore depuis quelques années,...
M. le président. Monsieur le ministre, je vous prie de conclure.
M. Jean-Louis Borloo, ministre délégué. ... le Gouvernement, avec l'accord de la Commission, a accepté la réouverture de quarante zones.
J'insiste en conclusion sur le fait qu'il nous faudra avec nos partenaires, les HLM et les chambres de commerce, jouer le jeu de l'amélioration du patrimoine urbain.
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