Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 28/11/2002
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'article paru à la page 12 du quotidien Le Figaro du 27 juin 2002, dans lequel il est indiqué que selon plusieurs études réalisées par l'assurance-maladie dans différentes régions de France, l'utilisation du centre 15, numéro d'appel des urgences médicales, en cas d'infarctus du myocarde est très insuffisante : en Aquitaine, " seulement 5 % des patients ont fait appel directement à ce centre. Or, l'expérience montre... que les patients ayant appelé directement le 15 sont pris en charge plus précocement que les autres, le 15 étant sollicité par les médecins ou les patients seulement dans 28 % des cas ". II aimerait connaître son sentiment à l'encontre de ces résultats. Quelles dispositions son ministère envisage-t-il de prendre pour améliorer cette prise en charge ?
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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 12/06/2003
L'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées est appelée sur les résultats de l'enquête réalisée par la caisse régionale d'assurance-maladie et l'agence régionale de l'hospitalisation d'Aquitaine indiquant l'insuffisante utilisation du centre 15 en cas d'infarctus du myocarde dans cette région. En effet, l'enquête portant sur les modalités de recours aux soins, les délais d'admission dans les établissements ou de prise en charge par le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR), le taux d'accès aux procédures de revascularisation et la mortalité hospitalière a mis en avant, outre l'utilisation insuffisante du centre 15, un délai trop long entre le début des symptômes et la prise en charge, un taux régional de revascularisation faible et variable selon les secteurs et une mortalité moindre en cas de thrombolyse pré-hospitalière. Face à ces résultats, un plan régional a été élaboré entre l'assurance-maladie et un groupe d'experts cardiologues et urgentistes afin de réduire les délais d'admission ou de prise en charge par le SMUR, de développer la thrombolyse pré-hospitalière et de raccourcir le temps entre l'arrivée du patient dans l'établissement et le début de la procédure de revascularisation. Par ailleurs, dans le cadre de l'Union régionale des médecins libéraux d'Aquitaine, un groupe de travail doit réfléchir à une meilleure implication des médecins généralistes dans l'information de leurs patients afin de les aider à reconnaître leurs premiers symptômes et de les inciter à appeler sans délai le centre 15. Les résultats de cette enquête posent la question de la prise en charge de l'infarctus du myocarde dans chaque région. Cependant, en l'absence d'enquête nationale, il est difficile d'émettre un avis sur cette prise en charge sur l'ensemble du territoire. En tout état de cause, la mise en place de la régulation centralisée des demandes de soins non programmés, qui, dans le cadre de la permanence des soins en médecine libérale, devrait être assurée soit par le centre 15, soit être interconnectée avec ce centre, sera l'occasion de réaffirmer le rôle du centre 15 dans la régulation des appels relevant de l'aide médicale urgente. Par ailleurs, la centralisation des appels garantira une orientation rapide des appels vers l'effecteur adéquat, et notamment une prise en charge par le SMUR d'un patient souffrant d'un infarctus aigu du myocarde. Par ailleurs, dans le cadre des réflexions menées actuellement sur les services d'urgence, il est proposé d'organiser, avec tous les professionnels libéraux et hospitaliers, mais aussi les collectivités locales, les services sociaux, les médias, les services scolaires, la médecine du travail, aux niveaux régional et local, une démarche d'information du public portant sur sa prise en charge, en particulier sur l'accès à des lieux de consultations non programmées, et le sensibilisant au bon usage du système de soins. Une information plus spécifique pourrait alors porter sur le recours au centre 15 dès l'apparition des premiers symptômes de l'infarctus aigu du myocarde. Enfin, la circulaire relative à la prise en charge des urgences, parue le 16 avril dernier, prévoit l'instauration de filières spécifiques pour ce type de pathologie, qui devrait permettre de raccourcir le délai entre l'arrivée du patient dans l'établissement et le début de la procédure de revascularisation. Ces filières permettraient alors le transfert et l'admission directs et immédiats des patients présentant les symptômes de l'infarctus du myocarde, vers les plateaux techniques disposant des compétences et des équipements requis.
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