Question de M. SERGENT Michel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 31/10/2002
M. Michel Sergent souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la dépendance des enfants à la nicotine. Pour faite suite à la publication d'une étude récente selon laquelle les enfants deviendraient rapidement dépendant à la nicotine, il lui demande de bien vouloir lui faire part de son avis sur le sujet et les mesures qu'il entend prendre pour lutter efficacement contre ce fléau qui touche durement les enfants qui consomment réellement du tabac ou qui l'inhalent involontairement et donc passivement.
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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 02/01/2003
En France, le tabagisme est responsable de 60 000 décès chaque année. En cela, il représente la première cause de mortalité évitable. Selon le baromètre santé 2000 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), 36,7 % des jeunes de douze à vingt-cinq ans déclarent fumer, ne serait-ce que de temps en temps. Ces chiffres sont d'autant plus préoccupants que les enfants deviendraient rapidement dépendants à la nicotine. Ainsi, d'après les conclusions du rapport Roques de 1999, la dépendance physique liée au tabac est considérée comme " forte " et la dépendance psychique comme " très forte ". Si la nicotine joue un rôle fondamental dans la dépendance physique, il ne faut pas négliger la pression de l'environnement, en particulier chez les jeunes qui sont particulièrement sensibles aux relations avec leur groupe de pairs. Pour répondre à ce problème, le Gouvernement tend à intensifier ses efforts sur plusieurs niveaux : réduction de l'offre par une politique dissuasive sur les prix, information du public et plus particulièrement des jeunes, accès au sevrage facilité. L'influence du prix sur le niveau de consommation du tabac est manifeste. De 1992 à 1997, le doublement du prix moyen des cigarettes s'est traduit par une diminution de 14,5 % des ventes. Plus récemment, la hausse des taxes de 9,5 % début 2002 s'est traduite par une baisse de 4,5 % des ventes au premier semestre. Cette mesure s'intègre dans un programme d'ensemble de prévention, de communication et d'éducation pour la santé concernant plus particulièrement les jeunes. Le ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées, particulièrement préoccupé par le tabagisme des adolescents, a mis en place plusieurs groupes de travail chargés de faire des propositions. L'un concerne l'intérêt, en termes de santé publique, de l'interdiction de vente du tabac aux mineurs. D'autres actions, relatives au respect de la réglementation concernant la protection des non-fumeurs, seront développées. Il s'agira de renforcer le respect de l'interdiction de fumer dans les lieux collectifs, et notamment dans les établissements scolaires, afin de compléter les actions de prévention en direction des jeunes.
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