Question de M. TESTON Michel (Ardèche - SOC) publiée le 24/10/2002
M. Michel Teston appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le régime fiscal applicable à la couverture complémentaire santé. Bien que la couverture maladie universelle ait représenté un progrès indéniable dans l'accès effectif de tous aux soins, la souscription à une complémentaire santé détermine et conditionne l'égalité de cet accès pour tous, dans la mesure où l'assurance maladie obligatoire ne peut rembourser en moyenne que 53 % des soins de ville. Dans ce contexte, le droit fiscal vient renforcer les inégalités de l'accès aux soins en ne permettant qu'à une minorité des Français de déduire de leur revenu imposable le montant de la cotisation versée à une mutuelle. En effet, les personnes qui souscrivent à une complémentaire santé à titre individuel, au titre d'un contrat collectif non obligatoire ou encore les étudiants, les fonctionnaires, les retraités et les demandeurs d'emplois, sont exclus de ce dispositif. Dans le même temps, les salariés cotisant à une mutuelle santé dans le cadre d'un contrat collectif obligatoire et les travailleurs indépendants, dans le cadre de la loi Madelin de 1994, bénéficient de cette déduction. Au regard de ces éléments, il lui demande donc de lui indiquer quelles mesures il entend mettre en oeuvre afin de résorber ces inégalités et garantir ainsi à tous les Français, au-delà de la CMU, un même accès aux soins.
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Réponse du Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 05/12/2002
La déduction du revenu imposable des cotisations de prévoyance complémentaire n'est admise que sous certaines conditions et dans certaines limites : ces cotisations doivent être versées dans le cadre de l'exercice d'une activité professionnelle et au titre d'un contrat d'assurance de groupe s'il s'agit de travailleurs non salariés, ou revêtir un caractère obligatoire en vertu d'un accord collectif ou d'une décision unilatérale de l'employeur s'il s'agit des salariés. En effet, l'adhésion à un régime de prévoyance complémentaire a alors pour objet essentiel de garantir aux intéressés, en cas de maladie ou d'invalidité conduisant à l'interruption de l'activité professionnelle, le versement pendant la période correspondante d'un revenu de remplacement en complément des prestations en espèces servies par les régimes de base de sécurité sociale. En contrepartie, ces prestations complémentaires sont soumises à l'impôt sur le revenu. Les cotisations versées auprès d'un organisme de prévoyance complémentaire dans le cadre d'une adhésion individuelle et facultative constituent, pour leur part, un emploi du revenu d'ordre personnel, consenti librement par le contribuable afin, le plus souvent, de compléter en cas de maladie les prestations en nature servies par la Sécurité sociale. Ces versements n'ouvrent donc droit à aucun avantage fiscal mais, en contrepartie, les prestations servies, le cas échéant, par les organismes de prévoyance complémentaire sous forme de rentes ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu. Cela dit, la loi n° 99-641 du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture maladie universelle (CMU) permet, depuis le 1er janvier 2000, à l'ensemble de la population qui en est encore exclue de bénéficier des prestations en nature d'un régime de base d'assurance maladie et maternité (CMU de base) et offre aux personnes disposant des ressources les plus faibles une couverture complémentaire gratuite en matière de santé assortie d'une dispense d'avance de frais (CMU complémentaire). La CMU représente un effort budgétaire important en faveur de l'accès aux soins des personnes les plus démunies, complété par la mise en place d'une aide à la souscription de contrats de couverture complémentaire maladie (" aide à la mutualisation ") au bénéfice des personnes dont les ressources sont de peu supérieures au plafond de ressources de la CMU complémentaire. Cela étant, afin de conforter davantage encore l'égal accès de tous aux soins médicaux, le Premier ministre a annoncé, dans le cadre de sa déclaration de politique générale du 3 juillet 2002, la mise en place d'une aide permettant aux personnes qui en sont démunies de bénéficier d'un régime de protection complémentaire au titre du risque maladie. La forme de cette aide fait actuellement l'objet d'une étude par les services concernés et aucune piste n'est à ce stade écartée.
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