Question de M. DAUGE Yves (Indre-et-Loire - SOC) publiée le 17/10/2002
M. Yves Dauge attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dramatique de la sénatrice colombienne Madame Ingrid Betancourt. Mme Betancourt a été enlevée dans son pays par la guérilla des FARC le 22 février dernier. Elle partage ainsi le sort de centaines de Colombiens, dont le sénateur Jorge Eduardo Gechen Turbay, victimes de la violence qui touche la Colombie. Le gouvernement de Lionel Jospin avait multiplié les démarches auprès des autorités colombiennes pour obtenir la libération des otages et notamment de Mme Betancourt. Des contacts diplomatiques ont eu lieu avec toutes les personnalités colombiennes susceptibles de jouer un rôle positif. Aujourd'hui, la situation des otages en Colombie est critique et la violence s'accroît. Le Gouvernement français actuel ne s'est pas encore exprimé sur ce sujet. En conséquence, il lui demande s'il envisage d'engager des démarches pour obtenir la libération de ces otages dont le sort est particulièrement préoccupant.
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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 13/02/2003
Le gouvernement français ne ménage et continuera à ne ménager aucun effort pour obtenir la libération dans les meilleurs délais de Mme Ingrid Betancourt, de sa directrice de campagne, Mme Clara Rojas et des autres otages en Colombie. L'enlèvement et la séquestration prolongée des otages sont des crimes inacceptables. La communauté internationale ne saurait rester passive devant ces pratiques qui endeuillent la Colombie. Dans ce cadre, le ministre des affaires étrangères s'est rendu en Colombie le 29 novembre dernier. Il a rencontré longuement le Président Alvaro Uribe Velez ainsi que les principaux membres de son gouvernement, et notamment sa collègue Mme Carolina Barco. Il s'est par ailleurs entretenu avec les représentants des familles d'otages et, en particulier, avec la famille de Mme Ingrid Betancourt, retenue contre son gré depuis le 23 février dernier par la principale guérilla, les FARC. Le peuple colombien doit assumer toutes ses responsabilités. Le gouvernement français a exprimé clairement sa disponibilité à l'aider à rechercher les moyens de mettre fin à ce conflit cruel. Déjà, il s'était impliqué fortement, avec d'autres, dans la facilitation des processus de paix avec les guérillas, conduits par le prédécesseur du Président Uribe. Il appuie aujourd'hui la volonté du gouvernement colombien, fondée sur une politique de fermeté, de rechercher une solution négociée en sollicitant, notamment, les bons offices du secrétaire général des Nations unies. Le gouvernement français appuie cette approche, dans la mesure où elle combine le renforcement de l'autorité de l'Etat et l'ouverture au dialogue avec les groupes armés illégaux. Il reconnaît la légitimité, pour rétablir la paix civile en Colombie, d'une politique de sécurité efficace et respectueuse des droits de l'homme, à laquelle une coopération dans des domaines comme le renforcement institutionnel ou la lutte contre le trafic de drogue doit être apportée. La possibilité d'un appui technique de la France à la substitution de cultures par reforestation, priorité du Président Uribe pour lutter contre la production de drogue, est à l'étude.
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