Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 10/10/2002
M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur un article publié dans l'édition du 29 mai 2002 du quotidien La Croix en page 11 intitulé : " Les New-Yorkais boivent et fument davantage depuis le 11 septembre. " On y apprend qu'une étude de l'académie de médecine de New-York révèle une modification du comportement des habitants de cette ville par rapport aux consommations de tabac et d'alcool (les habitants de cette ville boivent et fument plus qu'avant les attentats du 11 septembre 2001). On note également une hausse du nombre de syndromes de stress post-traumatiques diagnostiqués. Les attentats en question ayant eu un impact médiatique planétaire quasi instantané, peut-il lui dire si les services de son ministère disposent d'études comparables à celle évoquées concernant la France (et dans l'affirmative, quelles sont leurs conclusions) ?
- page 2300
Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 08/05/2003
Principalement à la suite des attentats survenus en France dans les années 90, les pouvoirs publics se sont préoccupés de la prise en charge du psycho-traumatisme subi par les victimes. Un dispositif expérimental d'urgence médico-psychologique (UMP) a été créé en 1997 pour une durée de trois ans dans 7 interrégions. A l'issue de cette première phase expérimentale, le bilan a été fait de l'intérêt de ce dispositif et de l'utilité de le renforcer afin de lui permettre d'être plus opérant et mieux articulé, à la fois avec le dispositif des urgences préhospitalières, notamment les SAMU, et avec les services de psychiatrie pour une prise en charge qui puisse se prolonger à moyen et long termes, lorsque cela s'avère nécessaire, et ce sur une base régionale. Dans le même temps, la clinique du stress post-traumatique a pu être approfondie et l'Institut de veille sanitaire (InVS) a mené des études sur le retentissement d'événements majeurs survenus sur le territoire national, telles les inondations de l'Aude en novembre 1999 (une première étude a montré un taux constant de tentatives de suicide et une seconde, non terminée, explore d'autres troubles) ou l'explosion de l'usine AZF le 21 septembre 2001 à Toulouse (études également en cours). En l'état actuel des méthodes d'évaluation de l'impact d'une catastrophe sur la santé mentale et les comportements d'une population, seules les investigations portant sur la population directement exposée (par exemple la population new-yorkaise par rapport à l'ensemble de la population américaine) sont interprétables. A Toulouse, l'Institut de veille sanitaire conserve une équipe sur place qui poursuit les études engagées en partenariat avec l'université de Toulouse, et il a été convenu d'un partenariat systématique avec l'InVS lors de tels événements. En parallèle, il a été demandé à la Fédération française de psychiatrie (FFP) de réaliser une conférence de consensus clinique sur la prise en charge du stress psycho-traumatique subi par les victimes. Des travaux de recherche sur ce thème ont été financés dans le cadre des appels d'offres de la MiRe (2001 et 2002). Il a été décidé de plus de développer la recherche dans ses dimensions à la fois épidémiologique et clinique, en partenariat avec le réseau des professionnels de l'UMP.
- page 1563
Page mise à jour le