Question de Mme LÉTARD Valérie (Nord - UC-UDF) publiée le 04/10/2002
Question posée en séance publique le 03/10/2002
Mme Valérie Létard. Ma question s'adresse à Mme Ameline, ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle.
Madame la ministre, de nombreuses associations, parfois créées sur l'initiative de collectivités locales, ont pour mission de favoriser l'insertion des personnes le plus éloignées de l'emploi, celles qui ne sont pas en mesure d'occuper directement une fonction dans le secteur marchand. Ces associations offrent à ces personnes la possibilité d'effectuer des travaux d'intérêt collectif et les ramènent ainsi progressivement vers « l'employabilité ».
Je voudrais prendre l'exemple de l'association AGEVAL, à Valenciennes, qui emploie environ 200 titulaires de contrats emploi solidarité...
M. René-Pierre Signé. Vous les avez supprimés, les CES !
Mme Valérie Létard. ... pour remplir des activités d'intérêt général. Si la part de rémunération prise en charge par l'Etat passe de 95 % à 85 %, cette association ne pourra garder que soixante-dix salariés, sauf à trouver ailleurs un financement complémentaire.
Des centaines d'associations, mais aussi de petites collectivités locales, se trouvent confrontées aux mêmes difficultés.
On comprend bien l'émoi suscité par le redéploiement de ces crédits dans l'ensemble du monde associatif.
Ces associations n'ont affaire qu'à des publics très fragilisés qui n'auront, pour nombre d'entre eux, d'autre choix que celui de retourner vers un revenu d'assistance.
M. René-Pierre Signé. Il fallait voter à gauche !
Mme Valérie Létard. Lors de la présentation du projet de budget pour 2003, il a été indiqué que les mesures concernant les contrats emploi solidarité et les contrats emplois consolidés représentaient des mesures « plancher », qui pourraient être ajustées aux besoins, en fonction de la conjoncture économique.
Envisagez-vous, madame la ministre, comme le permet l'article 5 du décret du 30 janvier 1990, de revoir le dispositif de financement que vous avez annoncé en tenant compte de l'urgence sociale que traitent ces associations, qui ont l'impression de travailler dans la précarité ? (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants.)
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Réponse du Ministère délégué à la parité et à l'égalité professionnelle publiée le 04/10/2002
Réponse apportée en séance publique le 03/10/2002
Mme Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle. Madame la sénatrice, permettez-moi d'abord de vous demander d'excuser M. François Fillon, qui est retenu en ce moment même, à l'Assemblée nationale, par la discussion du projet de loi relatif à l'assouplissement des 35 heures.
Vous m'interrogez sur le contrat emploi solidarité. C'est une mesure utile aux publics en difficulté, qui ont besoin de cette mesure d'insertion. Cependant, il ne faut en surestimer ni la portée ni les vertus, car cette mesure n'a pas été véritablement synonyme d'insertion durable. Elle a d'ailleurs purement concerné le secteur non marchand, le secteur associatif, le secteur parapublic.
En fait, il est apparu au Gouvernement nécessaire de renforcer la responsabilité de l'employeur.
Nous en sommes d'ailleurs revenus, à cette fin, au dispositif initial, puisque le décret portant création des CES fixait à 80 % la participation de l'Etat. Mais je vous rassure, madame la sénatrice, le Gouvernement a décidé de préserver l'enveloppe globale de ces mesures, de façon à aider, en période de crise, les publics en difficulté.
Je voudrais d'ailleurs que vous rapprochiez cette décision de l'ensemble des dispositions qui ont été prises, dans le domaine de l'emploi en faveur des jeunes,...
M. René-Pierre Signé. C'est faux !
M. Didier Boulaud. Pour Messier ?
Mme Nicole Ameline, ministre déléguée. ... de la mesure concernant les jeunes en entreprises, mais aussi du renforcement apporté à la formation en alternance.
Le souhait du Gouvernement est de ne pas subventionner de manière durable l'emploi, ce qui n'est pas forcément une réponse satisfaisante à la lutte contre le chômage. Toutefois, je tiens à vous rassurer : la solidarité sera préservée puisque nous attacherons une attention toute particulière à ce que les conditions d'octroi et de mise en oeuvre de ce dispositif CES soient appliquées dans le respect des publics les plus en difficulté. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste.)
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