Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 08/08/2002
M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur l'article 20 de la loi n° 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne, qui prévoit la rétention immédiate du permis de conduire en cas de dépassement de 40 km/h ou plus de la vitesse autorisée. Considérant que la sécurité des véhicules ainsi immobilisés n'est pas assurée, il lui demande s'il ne serait pas envisageable d'autoriser le propriétaire du véhicule, s'il est seul à bord à détenir le permis de conduire, à regagner son domicile, sous une forme administrative à déterminer. En conséquence, il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement en la matière.
- page 1818
Réponse du Ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales publiée le 17/10/2002
L'honorable parlementaire appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur les modalités d'application de la rétention immédiate du permis de conduire par les forces de l'ordre en cas de dépassement d'au moins 40 km/h de la vitesse maximale autorisée. Cette disposition a été introduite dans le code de la route par la loi du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne et a pour objet de permettre la sanction immédiate des comportements les plus dangereux. Cependant, les modalités de mise en oeuvre de cette rétention peuvent soulever des difficultés d'ordre pratique lorsque l'auteur de l'infraction est le seul à pouvoir conduire. Des interrogations subsistent en effet, dans ce cas, quant au devenir du véhicule, alors immobilisé, et également quant à l'inconvénient, pour le conducteur et des passagers éventuels, de se trouver, sur-le-champ et en tout lieu, dépourvus de tout moyen de transport. Pour pallier ces difficultés, l'honorable parlementaire suggère qu'un délai soit accordé au conducteur impliqué pour lui permettre de stationner son véhicule dans un lieu approprié. D'ores et déjà, les forces de l'ordre privilégient toutes les possibilités de bon sens pour le rapatriement de véhicule et de ses passagers. Un projet de circulaire aux préfets, en cours d'approbation, permettra cependant d'harmoniser les usages. Il prévoit notamment que les agents habilités à prescrire l'immobilisation du véhicule prendront toute mesure destinée à le placer en stationnement régulier, voire, lors de contrôles systématiques, s'attacheront à comprendre dans le dispositif des moyens logistiques assurant la liaison vers un parking et les transports en commun. En tant que de besoin, ils pourront également faciliter par leurs propres moyens la mise en communication avec des personnes pouvant se substituer au conducteur pour l'acheminement du véhicule et de ses occupants. Pour l'heure, l'octroi d'un délai de grâce ou d'un " permis blanc ", toutes mesures dépourvues de fondement juridique, ne paraît pas compatible avec la volonté du législateur et l'objet même de la mesure qui est de sanctionner immédiatement une infraction d'une particulière gravité, étant rappelé que, dans un accident mortel sur deux, la vitesse excessive ou inappropriée est en cause.
- page 2393
Page mise à jour le