Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 01/08/2002
M. Louis Souvet attire l'attention de Mme la ministre de la défense sur la crédibilité des forces armées, plus particulièrement en ce qui concerne le niveau d'entraînement. L'armée de terre n'a disposé que de soixante-treize jours de manoeuvre, les navires français sont logés à la même enseigne quant à l'entraînement des pilotes, il est limité, toujours pour des impératifs budgétaires, au strict minimum imposé par l'OTAN, soit 180 heures de vol. A titre de comparaison, les chiffres des forces britanniques sont dans tous les domaines supérieurs. Il demande si, compte tenu de ces paramètres, la France pourra prétendre diriger la force européenne de réaction rapide.
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Réponse du Ministère de la défense publiée le 21/11/2002
Les crédits alloués à l'activité et à l'entraînement des forces armées ont effectivement été réduits durant les premières années d'exécution de la loi de programmation militaire 1997-2002. Après le collectif budgétaire du mois de juillet 2002, les crédits d'entretien et d'activité attribués aux forces de l'armée de terre en 2002 devraient permettre de réaliser 89 jours d'entraînement opérationnel contre 75 en 2001. Pour autant, le niveau d'entraînement des forces armées reste inférieur à celui de nos principaux alliés. C'est pourquoi, pour la première fois, le projet de loi de programmation militaire 2003-2008 définit le niveau d'entraînement que doivent atteindre les forces en mettant en oeuvre, dès 2003, des normes quantitatives annuelles de préparation des forces avec, par exemple, 100 jours de mer pour l'ensemble des bâtiments de la marine, (et 110 jours pour les bâtiments de haute mer). Le renforcement du contenu qualitatif de l'entraînement opérationnel s'exercera dans trois domaines. Tout d'abord, il s'agira de développer, parmi les forces, des savoir-faire spécifiques par une participation accrue aux exercices qualifiants, une partie de ces activités étant menée en coopération à l'étranger (exercice majeur d'entraînement à la projection des structures de commandement et des forces l'armée de l'air). De plus, l'entraînement au tir sera systématique afin de se rapprocher des conditions réelles de combat. Enfin, la participation accrue à l'entraînement interarmées sera développée pour assurer l'insertion efficace des forces dans un dispositif interarmées, national ou interalliés. Si les contraintes qui pèsent actuellement sur le niveau d'entraînement des forces armées ne remettent pas en cause la capacité de la France à participer au commandement de la force européenne de réaction rapide (les troupes françaises n'ont rencontré aucune difficulté pour intégrer les dispositifs alliés en Bosnie, au Kosovo et, plus récemment, en Afghanistan), le respect de ces objectifs devrait lui permettre de prendre la direction de cette force en cas de besoin.
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