Question de M. VALLET André (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 25/07/2002

M. André Vallet attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur le statut de la langue provençale. Il lui rappelle que la reconnaissance de plus de 70 langues régionales de la métropole et des DOM-TOM est toujours envisagée, mais que la langue provençale en est exclue. Il lui rappelle par ailleurs que au terme de la circulaire n° 2001-106 du 5 septembre 2001, le provençal est exclu de la liste des langues régionales susceptibles de bénéficier des dispositions visant au développement de leur enseignement à l'école et au lycée. Il lui indique pourtant que l'enseignement du provençal aurait le mérite d'éviter l'enseignement d'un occitan standard artificiel qui évincerait les parlers régionaux et se couperait du patrimoine littéraire qui leur est propre. Dès lors, il lui demande si cette absence de reconnaissance du provençal constitue l'amorce d'un revirement politique, allant à l'encontre des démarches de décentralisation culturelle et de soutien effectif aux langues régionales, ou si les autorités légales de notre pays entendent donner au provençal sa reconnaissance comme langue de culture et de civilisation.

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Réponse du Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche publiée le 17/10/2002

La préservation et la transmission des diverses formes du patrimoine culturel et linguistique de la nation sont l'objet de la plus grande attention de la part du ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche qui, dans le prolongement des orientations rendues publiques le 25 avril 2001, a mis en place des mesures d'ordre réglementaire et pédagogique de nature à dynamiser l'enseignement des langues et cultures régionales. Ce dispositif, dans lequel s'inscrit notamment la circulaire n° 2001-166 du 5 septembre 2001 portant sur le programme de développement de l'enseignement des langues régionales à l'école, au collège et au lycée, doit bénéficier à l'ensemble des langues relevant de la langue d'oc, dont le provençal est une des composantes. Dans la pratique de leur discipline, les enseignants de langues et cultures régionales d'occitan-langue d'oc sont conduits à privilégier, lors de l'étude des formes et structures grammaticales et lexicales de la langue, l'apprentissage des traits spécifiques (phonétiques, lexicaux, morphosyntaxiques) du parler en usage dans la région, en l'occurrence le provençal dans les académies d'Aix-Marseille et de Nice et à utiliser sa transcription graphique, la " graphie mistralienne ". Cette dimension est pleinement intégrée dans les projets de programmes d'occitan-langue d'oc destinés à l'école primaire ainsi que dans les projets correspondants pour le collège. Elle est également reprise dans le cadre de la réflexion entreprise sur l'évolution des programmes de langue régionale en vigueur dans les lycées qui, engagée au niveau de la classe de seconde, sera poursuivie dans les autres classes. A cet égard, la reconnaissance et l'intégration de la diversité au sein de la langue occitane dans les programmes qui seront proposés aux élèves répond aux dispositions édictées dans la circulaire du 5 septembre 2001 mentionnée ci-dessus. La circulaire souligne en effet dans son préambule les liens que l'enseignement des langues régionales entretient avec l'environnement social et familial et le facteur de continuité qu'il établit avec celui-ci. Dans ces conditions, la confirmation d'une étroite relation de l'enseignement de la langue régionale avec la pratique vivante de son environnement, ne peut que garantir le maintien de la spécificité du provençal dans l'enseignement dispensé au lycée en vue de la préparation des épreuves du baccalauréat, ainsi que sa prise en compte dans les sujets de langue régionale proposés à l'examen.

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