Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 25/07/2002
M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le Premier ministre sur le régime fiscal applicable en matière de protection complémentaire de santé. Malgré la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU), de profondes inégalités subsistent en matière d'accès aux soins. Ainsi, faute de moyens financiers suffisants, un grand nombre de Français renoncent encore à certains soins, et sont donc tenus à l'écart du système de santé. Dans cet ordre d'idées, il est à noter que l'assurance maladie ne rembourse en moyenne que 53 % des soins de ville. Par ailleurs, en matière fiscale, seule la moitié des Français peut déduire du revenu imposable le montant de la cotisation versée à une mutuelle. Cette déduction ne peut en effet bénéficier qu'aux salariés ayant souscrit à une mutuelle santé dans le cadre d'un contrat collectif obligatoire, ainsi qu'aux travailleurs indépendants dans le cadre de la loi Madelin, n° 94-43, du 18 janvier 1994. L'accès aux soins pour tous pourrait ainsi passer par la mise en place d'un dispositif fiscal pour les personnes adhérant à une complémentaire santé solidaire et viagère : un crédit d'impôt pourrait prendre la forme, selon les cas, du versement d'une prime pour les personnes non imposables ou d'une diminution d'impôt pour celles qui le sont. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement envisage de prendre des dispositions allant dans ce sens.
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Transmise au Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées
Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 05/12/2002
Le ministre appelle tout d'abord l'attention de l'honorable parlementaire sur la part que représentent les organismes de protection sociale de base dans la prise en charge des soins de ville. Il ressort en effet des données de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) que ce taux est de 79 % hors indemnités journalières, compte non tenu des dépassements de tarifs et de 73 % si on les inclut. L'assurance maladie reste donc un financement très majoritaire des dépenses de soins. En ce qui concerne la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC), le plafond maximal de ressources pour y être éligible est de 562,00 EUR (3686,48 F) par mois pour une personne seule au 15 février 2002, alors que le montant mensuel de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et du minimum vieillesse - minimum invalidité était de 569,38 EUR (3734,89 F). Pour limiter les effets de seuil, un avenant à la convention d'objectifs et de gestion (COG), signé entre l'Etat et la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) le 7 mars 2002, crée une aide à l'acquisition de contrats de couverture maladie complémentaire destinée aux personnes dont les ressources sont comprises entre le plafond de la CMU complémentaire et le plafond majoré de 10 %. Le montant de l'aide, de 115 EUR pour la première personne, varie selon la composition du foyer et, éventuellement, selon le choix de la caisse, selon l'âge des bénéficiaires. La question de la déductibilité fiscale, soit sous forme de déduction du revenu brut imposable, soit sous forme de crédit d'impôt, des primes payées par les titulaires de contrats individuels d'assurance maladie complémentaire est l'une des voies envisagées pour favoriser une meilleure couverture complémentaire. Une telle mesure nécessite au préalable une expertise approfondie qui sera menée d'ici au printemps 2003. Elle doit, en tout état de cause, faire l'objet d'une disposition en loi de finances.
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