Question de Mme TERRADE Odette (Val-de-Marne - CRC) publiée le 25/07/2002
Mme Odette Terrade attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la croissante pénurie en ophtalmologistes en de nombreuses régions de France. Les usagers s'en rendent compte, les délais pour obtenir un rendez-vous s'allongent, mais le plus inquiétant, ce sont par exemple les examens de la vue du nourrisson, au 9e mois de son existence, qui ne sont pas réalisés malgré la rubrique prévue par la loi dans le carnet de santé, ce sont plus de la moitié de diabétiques qui ne sont pas suivis sur le plan ophtalmologique comme il conviendrait, ce sont plus de la moitié des glaucomes non dépistés qui évoluent vers la cécité, faute d'être traités. La dégénérescence maculaire de la personne âgée touche de plus en plus de gens, car la durée de vie s'allonge et au-delà de 70 ans, c'est plus d'un tiers des Français qui est atteint par la maladie. Certaines grandes surfaces sont prêtes à aménager un point-vision en confiant la surveillance de l'appareil visuel à des exécutants de base, limitée à une technique très partielle, en éliminant au passage la prévention. Quelle confiance accorder à ses " conseils " inspirés par le marketing ? Comment se satisfaire de ce dépistage. Les ophtalmologistes, après plus de dix années d'études universitaires, s'imposent une formation continue, pour répondre aux progrès de la technique et des thérapies. Alors que l'on compte seulement cinquante nouveaux diplômés par an, elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour former davantage de médecins spécialisés en ophtalmologie pour faire face aux besoins et que le service rendu aux patients ne se détériore pas.
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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 26/09/2002
L'ophtalmologie, dont les effectifs sont passés de 3 648 au 1er janvier 1984 à 5 269 au 1er janvier 2000, soit une augmentation d'un peu plus de 43 % en seize ans, est l'une des spécialités médicales qui ont bénéficié de la forte augmentation de spécialistes. Les effets du numerus clausus, relativement bas jusqu'en 1998 (3 583 postes), et les ajustements techniques nécessaires entre spécialistes et omnipraticiens et entre les trente-huit spécialités médicales dans lesquelles sont actuellement formés les internes, vont faire baisser les effectifs des ophtalmologistes à 5 017 en 2005. Néanmoins cette légère baisse des effectifs n'affectera pas le rang européen de la France qui, avec un taux global de 8,95 ophtalmologistes pour 100 000 habitants en 1998, se situait au même niveau que l'Italie (9/100 000 h) et la Belgique (8,82/100 000 h), mais nettement au-dessus de l'Allemagne (7,6/100 000), de la Suède (6,4/100 000 h) ou de la Suisse (7,12/100 000 h). Tous les pays européens, dont la montée démographique forte des années 70 est similaire à celle observée en France, connaîtront une baisse démographique souvent plus importante. Il est vrai que des déficits d'ophtalmologistes peuvent apparaître déjà dans certaines zones géographiques, compte tenu notamment de la libre installation des médecins en France. Face à ces déficits et à la baisse démographique inéluctable et prévisible qui touchera l'ensemble du corps médical français et qui se situera vraisemblablement entre - 15 % et - 20 % à l'horizon 2020, le Gouvernement a confié une " mission sur la démographie médicale " au doyen de la faculté de médecine de Marseille, le professeur Yves Berland. La mission rendra ses travaux d'ici au 15 novembre 2002. Elle devrait faire des propositions sur l'organisation de l'exercice des médecins et des différentes professions de santé pour garantir à la population un accès satisfaisant aux professions de santé. Par ailleurs, des discussions sont en cours avec l'ensemble des professionnels de santé intervenant dans le diagnostic et la correction des troubles de la vision de manière à envisager dans quelles conditions l'accès aux soins pourrait être garanti à tous les patients sur l'ensemble du territoire.
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