Question de M. FLOSSE Gaston (Polynésie française - RPR) publiée le 18/07/2002
M. Gaston Flosse attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer sur le problème du manque de moyens de Météo-France, établissement public administratif placé sous sa tutelle, en Polynésie française. Il lui rappelle que les capacités de prévision et d'attente des services locaux de Météo-France ont suscité de réelles interrogations lors de la saison cyclonique de 1997-1998. Les équipements, plus que les compétences humaines, étaient apparus à l'époque comme étant assurément insuffisants. Il a été informé dès 1999 de la volonté de son président-directeur général de mettre en place un plan de modernisation qui lui permettrait de remplir sa mission dans les meilleures conditions possibles, mais il n'a pu constater depuis aucune évolution. Il lui demande, par conséquent, dans quelle mesure l'Etat compte prendre les dispositions nécessaires pour permettre à cet établissement public placé sous sa tutelle d'accomplir la mission qui lui a été confiée pour l'ensemble du territoire national.
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Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer publiée le 31/10/2002
Le ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer est particulièrement sensible à l'intérêt et à la nécessité de mettre en place et de développer des dispositifs d'analyse, de prévention et d'alerte, visant à protéger la population contre les catastrophes naturelles. Cette préoccupation est commune à l'ensemble des décideurs publics. Dans ce cadre, Météo-France tient un rôle prépondérant au regard du risque, parfois dramatique, lié aux aléas de l'atmosphère et du climat. C'est pourquoi, les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer le développement de Météo-France au profit de toutes les régions, en Métropole et outre-mer. Météo-France a signé avec l'Etat un contrat d'objectifs pour la période 2001-2004. Ce contrat s'inscrit dans la continuité de la politique menée depuis la création de cet établissement public, le 1er janvier 1994. Elle vise à maintenir en France un service météorologique national fournissant un haut niveau de prestations à ses usagers publics et privés, et dont les capacités scientifiques et techniques en fassent une référence en Europe et dans le monde. C'est dans ce cadre général qu'il faut apprécier l'effort particulier pour les services d'outre-mer comme celui de Polynésie française : effort en matière d'observation, de systèmes de télécommunications et d'outils de prévision. Depuis 1999, c'est en Polynésie française que l'établissement public a de manière relative le plus augmenté son activité d'observation. Ayant repris les compétences météorologiques des armées, Météo-France a réorganisé le réseau, et quatre des six stations de radiosondage de Polynésie (Faaa, Rapa, Rikitea et Atuona) réalisent maintenant deux sondages par jour tout au long de l'année. Cela représente une augmentation de 66 % de l'effort financier consacré par l'établissement à l'observation dans la région du Pacifique, sans oublier les moyens humains que nécessite cette tâche, par la présence permanente d'agents dans des sites isolés où la logistique d'approvisionnement est particulièrement coûteuse. Ce réseau d'observation est aujourd'hui la contribution la plus importante à la veille météorologique mondiale dans l'océan Pacifique sud-ouest, contribution qui est reconnue par les Etats insulaires voisins et les grands centres mondiaux de prévision. Simultanément, Météo-France a complété la station de réception du satellite géostationnaire américain GOES-West pour acquérir les images des satellites défilants TIROS. Ce système permet d'accéder à une imagerie visible et infra-rouge à haute résolution, pour surveiller efficacement les phénomènes dangereux, et parmi eux, naturellement, les cyclones. Le centre de prévision de Tahiti est maintenant doté de moyens techniques qui le mettent au niveau de ceux opérant en France métropolitaine. Le réseau de télécommunication et le système de commutation particulier de Météo-France ont été modernisés en 2001. Ils permettent en outre-mer, comme en Métropole, d'alimenter la station de travail Synergie dont la dernière version vient d'être installée. Les prévisionnistes peuvent ainsi accéder aux observations, aux images de satellite et aux sorties de modèles de prévision parmi les plus performants sur les régions tropicales. Les prévisionnistes de Tahiti participent aux développements des outils de prévision, menés en Métropole et à la Réunion par la cellule de recherches sur les cyclones. Cette équipe est reconnue au niveau mondial. Les 106 fonctionnaires et agents contractuels de l'Etat et des corps locaux (CEAPF et ANFA) qui travaillent à Tahiti et dans les îles participent à tous ces progrès. Ils sont conscients de leurs responsabilités locales, et peuvent témoigner des améliorations apportées ces dernières années à leur outil de travail. D'autres développements sont à l'étude et pourraient être complétés par des outils de télédétection comme, par exemple, un radar. Le plan de modernisation de la direction interrégionale de Météo-France est donc en cours afin de la doter des compétences et outils nécessaires pour jouer pleinement son rôle pour la sécurité des citoyens de Polynésie et assurer le rayonnement national auprès des Etats du Pacifique.
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