Question de M. GIROD Paul (Aisne - RDSE) publiée le 21/03/2002
M. Paul Girod appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la situation extrêmement préoccupante des infirmières et infirmiers libéraux, notamment en milieu rural. Les familles connaissent des difficultés pour trouver un praticien disponible. En effet, force est de constater le manque d'intérêt pour cette profession, généré par les contraintes horaires, le poids des charges sociales, les honoraires et indemnités insuffisants, et les quotas d'actes. Les zones rurales sont ainsi négligées au profit du secteur hospitalier, quand, de plus le nombre d'infirmiers en formation ne suffit déjà pas actuellement au recrutement de ce personnel. En conséquence, pour les professionnels installés en zone rurale, il est pratiquement impossible de trouver des remplaçants pendant les congés et encore moins de successeur. Alors même que la population vieillit, que les hôpitaux renvoient leurs malades plus vite à domicile, il apparaît essentiel, en lien avec le développement du maintien à domicile, de proposer la suppression des quotas en zone rurale et une plus grande souplesse administrative dans le décompte des années d'expérience en vue de l'installation. Il lui demande donc quelles mesures il envisage de prendre afin d'assurer la pérennité de la profession et répondre à ses aspirations.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 02/05/2002
Plusieurs mesures ont été mises en oeuvre depuis 1997 pour tenir compte de la place qu'occupent aujourd'hui les infirmiers libéraux dans notre système de soins : en 1999, la modification de la nomenclature des actes infirmiers et la revalorisation de 6 % de l'acte médical infirmier (qui représente un tiers de l'activité moyenne) ; la rupture avec la logique des ordonnances de 1996 qui consistait à dissocier médecins et auxiliaires médicaux, pour renforcer au contraire la complémentarité de l'intervention de ces professionnels ; la création, dans la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, d'un conseil national des professions paramédicales qui sera un instrument au service de ces professions pour renforcer la déontologie et la gestion des compétences ; la modification du décret de compétence des infirmiers pour mieux identifier leur rôle propre. De même, depuis 1998, le Gouvernement actuel a constamment augmenté le nombre de places ouvertes dans les instituts de formation en soins infirmiers, alors que le précédent les avait considérablement réduites. Cet effort a été accentué en 2001, avec une progression de 40 %, soit 8 000 places supplémentaires. Par ailleurs, pour faire face aux déséquilibres géographiques existants, le Gouvernement a décidé, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2002, de mettre en place des aides à l'installation dans les zones rurales ou urbaines difficiles. En outre, l'intervention de l'infirmier est particulièrement importante dans le cadre de la mise en oeuvre de l'allocation personnalisée d'autonomie et de la réforme des établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes ; le Gouvernement veille actuellement, à partir d'une enquête de terrain confiée à l'inspection générale des affaires sociales, à mieux coordonner l'activité des infirmiers avec celle des autres intervenants et à clarifier les missions de chacun. Enfin, les infirmiers libéraux expriment un certain nombre d'attentes en matière d'évolution du tarif de leurs actes. Après avoir reçu les organisations représentant cette profession, la ministre de l'emploi et de la solidarité et le ministre délégué à la santé ont encouragé les négociations avec les caisses d'assurance maladie, qui ont abouti le 21 février dernier à un accord signé avec une des organisations représentatives de la profession. Cet accord qui a été approuvé par arrêté du 1er mars 2002, publié au Journal officiel du 3 mars, prévoit : une forte revalorisation des indemnités kilométriques (+ 25 %) et de l'indemnité forfaitaire de déplacement (+ 10 %) qui permet de compenser l'écart avec les indemnités attribuées aux médecins, fortement creusé par les mesures prises par le Gouvernement de 1995 ; une revalorisation des actes infirmiers (actes médicaux et de soins) de 10 % ; la mise en oeuvre au 1er juillet de la démarche de soins infirmiers (DSI) ; le doublement de la majoration de nuit (entre 23 heures et 5 heures) ; la révision des seuils d'activité et l'élargissement des possibilités d'adaptations locales ; l'amélioration de la répartition territoriale des infirmiers avec l'attribution d'une aide à l'installation de 10 000 euros. Cet accord représente au total une enveloppe budgétaire de 335 millions d'euros sur trois ans dont 152 millions d'euros dès 2002, soit une revalorisation moyenne des honoraires de 10 %.
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