Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 28/02/2002

M. Michel Moreigne attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur l'avenir de la scène nationale d'Aubusson. Dans un souci louable de développement culturel du territoire et de décentralisation de l'offre culturelle en faveur des régions rurales, le ministère de la culture s'attache à conforter de tels pôles de diffusion et de création artistiques. Il lui demande d'indiquer le montant des engagements financiers de son ministère depuis 1997 pour le théâtre et la création vivante à Aubusson. Il lui demande également s'il est envisagé de renforcer cette politique d'action culturelle au moyen d'une réévaluation des subventions de l'Etat destinées à la programmation théâtrale et pluridisciplinaire du centre Jean-Lurçat (siège de la scène nationale précitée), ainsi qu'à la mise en oeuvre du plan de cinq ans pour l'éducation artistique dans le domaine du spectacle vivant sur le site aubussonnais.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 02/05/2002

Concernant le théâtre Jean-Lurçat, son appartenance au réseau des scènes nationales témoigne à elle seule de l'intérêt que porte le ministère de la culture et de la communication au rôle majeur qu'un tel établissement, par son activité et les missions qui lui sont confiées, est appelé à tenir pour la ville d'Aubusson mais aussi, dans un souci de rayonnement plus large, pour le département de la Creuse et le Limousin. Cet intérêt s'est traduit, depuis 1997, par un soutien financier croissant de la part de l'Etat. Ainsi, la direction régionale des affaires culturelles du Limousin a, depuis cette date, régulièrement augmenté sa dotation qui s'élève en 2001 à 2 045 000 francs (311 758 euros) ce qui représente une augmentation globale de 441 000 francs (67 230 euros) soit 27,5 % de plus qu'en 1997. A cette preuve concrète de l'attachement du ministère à soutenir le théâtre et le spectacle vivant à Aubusson, il convient d'ajouter les sommes non négligeables versées par ce même ministère à trois autres acteurs majeurs de la vie artistique et culturelle de la ville. Ainsi la compagnie théâtrale Les mangeurs de songes, soutenue depuis 1998, a vu l'aide de l'Etat multipliée par six en trois ans. Le café-musique L'Avant-Scène a, quant à lui, reçu 750 000 francs depuis 1996 (sa dotation annuelle ayant été portée à 150 000 francs dès 1999). Enfin, il convient d'évoquer L'ensemble atopique, de Frédéric Fisbach qui, pour n'être pas implanté à Aubusson même, a mené dans le cadre d'un compagnonnage avec la scène nationale, un travail remarquable au sein de cette ville jusqu'en 2001. Tous ces éléments témoignent d'une politique qui doit bien entendu être poursuivie et renforcée. L'aide de l'Etat au théâtre Jean-Lurçat est appelée à croître, dans les proportions qu'autorise le nécessaire respect des équilibres régionaux. Dès 2002, et compte tenu des difficultés qu'a traversées cet établissement, une aide supplémentaire conséquente permettra de contribuer au règlement dans les meilleures conditions du départ de l'actuel directeur et à l'installation d'une nouvelle équipe de direction. Il est bien entendu que, pour les années suivantes, les modalités d'un soutien financier à la réalisation du projet artistique et culturel et au développement des activités de la scène nationale d'Aubusson feront l'objet d'un examen attentif, en concertation avec l'ensemble des partenaires. Concernant la mise en oeuvre du plan à cinq ans pour l'éducation artistique dans le domaine du spectacle vivant, il faut mentionner ici la création, à l'initiative de l'inspection de l'académie de la Creuse, dans le cadre du renouvellement de la convention de jumelage entre l'IA, le département et l'association, d'un service éducatif auprès du théâtre Jean-Lurçat qui, en étroite association au programme académique d'action culturelle (PAAC), se traduira dès la prochaine rentrée scolaire par la reconduction de la mise à disposition par le ministère de l'éducation nationale d'un enseignant chargé, au sein de l'équipe du théâtre, du suivi et du développement des multiples initiatives en direction du public scolaire et du jeune public. De plus, le soutien à l'éducation artistique faisant partie des priorités du ministère de la culture et de la communication, la direction régionale des affaires culturelles - qui verse d'ores et déjà chaque année à la scène nationale 42 076 euros (276 000 francs) au titre de l'aide à la mise en oeuvre d'actions éducatives et de formation, et 15 092 euros (99 000 francs) destinés à l'enseignement de la spécialité théâtre dispensé au lycée E.-Jarot -, veillera à ce que cette dimension essentielle du projet artistique et culturel de la scène nationale d'Aubusson fasse l'objet d'une attention particulière et soit au centre des discussions auxquelles la rédaction d'un contrat d'objectifs par le directeur donnera lieu.

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