Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - RI) publiée le 28/02/2002
M. José Balarello a noté que, lors du congrès de la société de pneumologie qui s'est tenu à Nice à la fin du mois de janvier, M. le ministre délégué à la santé a annoncé un plan triennal, d'un montant annuel de 5 millions d'euros consacré à l'asthme. Au chapitre de la protection des jeunes qui sont un millier à décéder chaque année de cette infection, le contrôle du tabagisme et la protection des non-fumeurs figurera dans le règlement intérieur des établissements scolaires et les lycées deviendront des zones non-fumeurs. Il ne peut que louer une telle décision, car l'installation des fumoirs, décidée il y a quelques années, ne pouvait que contribuer à l'augmentation du tabagisme chez les jeunes. Il est donc pour le moins interloqué d'apprendre dans le même temps, que le même ministre délégué à la santé promet, si la gauche l'emporte aux prochaines élections, un débat sur la dépénalisation des drogues " dites douces ". En conséquence, il lui demande s'il est en possession d'une étude, qu'il garderait confidentielle, lui permettant de penser que fumer du " hasch " est moins susceptible de provoquer une crise d'asthme que de fumer du tabac. Par ailleurs, en ce qui concerne les risques de cancer, il lui rappelle que l'expertise de l'INSERM sur les effets du cannabis, effectuée en 2001, mentionnait l'élévation du risque de cancer bronchopulmonaire chez les fumeurs réguliers ; le médecin présidant le Comité national d'information sur la drogue signale également que le cannabis est aussi cancérigène que le tabac. L'espèce génétiquement modifiée qui circule sur le marché - le Shunk ou le Nederweed - contient un taux de THC dix fois supérieur en principes actifs à celui de la plante sauvage. L'Académie des sciences à prévenu en 1997 qu'il en résultait une dépendance rapide. Les psychiatres considèrent, quant à eux, que cette espèce est aussi toxique que le LSD. Si les effets sur le système endocrinien et immunologique sont certains, mais encore mal connus, par contre, les effets sur la perception et l'attention, sont reconnus par nombre de professeurs de lycées et collèges et par la Prévention routière qui sait que de nombreux accidents graves impliquent des jeunes conducteurs sous emprise cannabique. Il demande à monsieur le ministre délégué à la santé si ces mises en garde des professionnels de la santé lui semblent négligeables, dans le cas contraire, pour quelles raisons est-il si attaché de dépénaliser une telle substance sachant, d'une part, que tous les consommateurs de drogues dures sont passés par le haschich et, d'autre part, que la baisse de la criminalité ne se vérifie dans aucun pays ayant procédé à la dépénalisation du cannabis.
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La question est caduque
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