Question de M. BAILLY Gérard (Jura - RPR) publiée le 20/12/2001
M. Gérard Bailly souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants, sur une requête formulée par l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR). Les responsables de cet organisme considèrent, en effet, qu'il est, plus que jamais, nécessaire de transmettre aux jeunes générations les valeurs de la Résistance. A ce sujet, force est malheureusement de constater que l'actualité semble leur donner raison. Les attentats de New York et de Washington ainsi que la montée en puissance des intégrismes religieux sont, en effet, de nature à perturber durablement les jeunes Français. C'est pourquoi les dirigeants de l'ANACR souhaiteraient vivement que le 27 mai, date anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance, soit reconnu comme la Journée nationale de la Résistance. Une telle décision permettrait, entre autres, à tous les collégiens et lycéens de notre pays de se pencher, au moins une fois par an, sur l'histoire et les valeurs de ce grand mouvement de libération nationale. Pour sa part, il considère qu'une telle initiative irait incontestablement dans le bon sens. Aussi, il aimerait savoir si le Gouvernement a d'ores et déjà été saisi de ce dossier. Le cas échéant, envisage-t-il de donner satisfaction aux intéressés ?
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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 14/02/2002
Le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants est très sensible à la conservation de la mémoire de la Résistance pendant le second conflit mondial, qui constitue une des composantes structurantes de l'histoire collective de la France. L'intérêt du Gouvernement s'est manifesté par son soutien à la Fondation de la Résistance. Il s'est concrétisé par l'achat, par le ministère de la défense, de nouveaux locaux dans un immeuble, boulevard des Invalides à Paris, dont l'inauguration doit intervenir au début de l'année 2002, et par l'augmentation de la dotation de la fondation. Des associations souhaitent que soit institutionnalisée la date du 27 mai comme date unique de commémoration. Certes, la Résistance n'est pas née en 1943, puisque dès juin 1940 des Français ont refusé de se résigner à la défaite, le général de Gaulle à Londres, Jean Moulin à Chartres et bien d'autres encore ont pris alors des initiatives, qui se sont progressivement étendues et fédérées. Il n'en reste pas moins que la date du 27 mai 1943 est chargée de symbole puisque ce jour a été créé le Conseil national de la Résistance sous l'impulsion de Jean Moulin, qui regroupait huit grands mouvements (Combat, Libération, Francs-Tireurs, Front national, OCM, Ceux de la Résistance, Ceux de la Libération et Libération-Nord), six partis politiques (Parti communiste, SFIO, Parti radical, Alliance démocratique, Fédération républicaine et Démocrates populaires) et deux syndicats (CGT, CFDT). Le secrétaire d'Etat est favorable à l'institutionnalisation d'une journée de commémoration spécifique de la Résistance, mais plutôt que de procéder par voie législative pour instituer une journée non chômée, il conviendrait d'approfondir la politique suivie jusqu'à ce jour en direction des établissements d'enseignement primaire et secondaire, qui consiste à faire étudier des textes incarnant les valeurs de la République. Le 27 mai devrait être une journée pédagogique, la " Journée de l'esprit de résistance " consacrée à une réflexion sur la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et instituée en liaison avec le ministère de l'éducation nationale, afin de favoriser le lien intergénérationnel entre les témoins-acteurs de la Résistance, tant qu'ils sont encore vivants, et les jeunes concitoyens. Il est en effet indispensable de donner en exemple à la jeunesse l'engagement de ces femmes et de ces hommes au service des valeurs de la nation, de la République, de la démocratie et des droits de l'homme contre la barbarie nazie, dans un contexte particulièrement tragique de l'histoire nationale.
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