Question de M. GINÉSY Charles (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 15/11/2001
M. Charles Ginésy attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les erreurs répétitives des projections macroéconomiques de la BCE (Banque centrale européenne). Depuis décembre 2000, l'institut d'émission européen a fait preuve d'un optimisme souvent décalé par rapport à l'évolution de la conjoncture. A titre d'exemple, en matière de croissance économique, la BCE tablait sur une progression du PIB comprise entre 2,6 % et 3,6 % pour 2001. Moins d'un an plus tard, la zone euro pourrait connaître une croissance inférieure à 1,5 % cette année. Aussi, il lui demande pourquoi la BCE semble incapable d'anticiper les signes avant-coureur de tout ralentissement économique de la zone euro et de faire face aux difficultés qui atteignent l'Europe.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 14/02/2002
Comme le souligne l'auteur de la question, les prévisions économiques de la Banque centrale européenne se sont situées depuis décembre 2000 nettement au-delà de la progression effective de l'activité. Toutefois, ces prévisions étaient proches de celles d'autres organisations internationales ou des prévisions nationales de nombreux pays. Le caractère soudain du ralentissement américain au troisième trimestre 2000 a conduit l'ensemble des prévisionnistes à ajuster à la baisse leurs projections. Dans la mesure où, jusqu'ici, le différentiel de croissance entre la zone euro et les Etats-Unis était resté fortement positif en faveur de ces derniers, il était difficile d'évaluer avec précision l'impact d'un brutal ralentissement américain accompagné d'une correction boursière sur la zone euro. Par ailleurs, les facteurs de transmission financiers et non seulement commerciaux ont probablement été sous-estimés. De fait, la Banque centrale européenne a admis avoir sous-estimé la transmission à la zone du ralentissement outre-atlantique. Pour sa part, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a très tôt souligné l'évolution de la balance des risques du côté du ralentissement de l'activité et a évoqué l'existence de marges de manoeuvre monétaires. Ces marges de manoeuvre se sont vérifiées au second semestre de 2001 et ont permis une baisse de 100 points de base du principal taux d'intervention de la BCE.
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