Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 04/10/2001
M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les conclusions de l'expertise portant sur " les effets de l'alcool sur la santé " réalisée par l'Inserm. Cette expertise met en lumière que les taux de risque de cancer sont de deux à dix fois supérieurs en cas de consommation excessive et régulière d'alcool. C'est ainsi, qu'au delà des principales pathologies liées à cette surconsommation, il est notable de constater que chaque année plus de 23 000 décès sont liés à ce comportement. De plus, cette expertise met en exergue le fait que les messages de prévention doivent être différents selon les publics auxquels ils s'adressent. Au regard des conclusions de ce rapport, il lui demande quelles mesures pourrait prendre le ministère afin de développer des campagnes de prévention intégrant l'âge, mais également les vulnérabilités particulières que peuvent présenter les consommateurs.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 04/04/2002
L'alcool est directement responsable de 45 000 décès par an et contribue à 14 % des décès masculins et 3 % des décès féminins. La mortalité baisse régulièrement, compte tenu de la réduction progressive de la consommation d'alcool en France depuis cinquante ans, mais reste très inégalitaire selon les catégories sociales et les régions. La lutte contre l'alcoolisme constitue en conséquence une priorité de santé publique du Gouvernement. La stratégie de lutte contre l'alcoolisme 2002-2004, présentée le 27 septembre 2001, s'appuie sur des travaux scientifiques tels l'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Un des objectifs prioritaires de cette stratégie est de modifier les représentations sociales de l'alcool en France et de favoriser au maximum une consommation faible. En effet, il s'avère que, dans notre pays, les taux de mortalité et de morbidité du fait de l'alcoolisme restent parmi les plus élevés d'Europe. Près de 9 000 décès par cirrhose alcoolique ont été recensés en France en 1998 et la moitié des décès surviennent entre quarante-cinq et soixante-quatre ans. Le taux de mortalité est trois fois supérieur chez les hommes et près de cinq fois chez les femmes dans le Nord - Pas-de-Calais que dans la région Midi-Pyrénées. Selon l'INSERM, " il n'est pas possible de concevoir une recommandation de consommation minimale (ou optimale) pour la population en général ". En effet, la consommation à risque est différente chez les hommes et les femmes et dépend de la corpulence, de l'âge et des facteurs de risques associés. D'après l'Organisation mondiale pour la santé, en cas de consommation d'alcool régulière, celle-ci ne devrait pas dépasser les limites suivantes : pour les femmes, la consommation ne devrait pas être supérieure à 2-3 unités d'alcool (une unité correspond à un verre standard, soit 10 g d'alcool par unité ou par verre) en moyenne par jour (moins de 14 par semaine) et pour les hommes, la consommation devrait être inférieure ou égale à 3-4 unités d'alcool en moyenne par jour (moins de 21 par semaine). Il est également recommandé, quel que soit le sexe, de s'abstenir de boire de l'alcool au moins un jour par semaine. Lorsqu'il s'agit de consommations occasionnelles, l'OMS préconise de ne pas dépasser 4 unités d'alcool en une seule occasion. En outre, toute consommation d'alcool est déconseillée dans certaines circonstances, notamment pendant la grossesse. En conséquence, les campagnes d'information et de prévention doivent être ciblées en fonction de ces différents publics et les messages de prévention à leur intention adaptés à leur situation.
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