Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 04/10/2001

M.Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la possible catastrophe humanitaire qui affecterait la population afghane en cas de bombardements. Ce pays qui comptait, à l'orée des années 80, près de 23 millions d'habitants, est en proie aux affres de la guerre depuis plus de vingt ans. Sous l'occupation soviétique, ce sont plus de trois millions d'Afghans qui ont trouvé refuge dans les pays limitrophes tels que le sont l'Iran, le Pakistan ou les Etats du sud de l'ex-Union soviétique. Reste que, depuis le retrait des troupes soviétiques et du fait des combats incessants qui meurtrissent ce pays, ce flot de réfugiés n'a cessé de croître. La situation est particulièrement dramatique dans la majorité des camps situés au Tadjikistan, pays qui, dès le mois de janvier dernier, a fermé sa frontière sud. Ainsi, au regard d'une possible explosion du nombre d'Afghans cherchant refuge dans les pays limitrophes, il lui demande quelles mesures internationales pourraient être prises afin d'éviter une nouvelle aggravation de la catastrophe humanitaire.

- page 3155


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 29/11/2001

La situation humanitaire en Afghanistan, qui résulte des années de conflit et de la sécheresse qui sévit dans la région, constituait depuis plusieurs mois une préoccupation majeure. Le départ des personnels des organisations humanitaires internationales à la mi-septembre 2001, pour des raisons de sécurité, et les opérations militaires en cours rendent plus difficiles encore la délivrance et le contrôle de l'aide humanitaire. Toutefois, grâce à leurs employés locaux, les organisations humanitaires continuent de porter assistance à la population afghane et s'efforcent, dans toute la mesure du possible, d'accroître le volume de leurs opérations, avant l'arrivée de l'hiver. L'objectif poursuivi est d'apporter un soutien sur place à la population afghane afin de limiter les mouvements de migration vers les pays limitrophes, car ces déplacements sont un facteur de vulnérabilité supplémentaire. Parallèlement à ces efforts, des préparatifs sont en cours pour faire face à d'éventuels afflux de réfugiés. Des stocks de vivres et de biens de première nécessité ont ainsi été constitués dans les pays avoisinant l'Afghanistan et le Haut commissariat pour les réfugiés installe actuellement des sites d'accueil à la frontière pakistanaise. Bien que leurs obligations au titres de l'asile leur aient été rappelées, tous les pays limitrophes ont officiellement fermé leurs frontières, en justifiant cette décision par des impératifs de sécurité. Peu de mouvements ont été signalés jusqu'à présent aux frontières, à l'exception de celle du Pakistan. On estime qu'environ 60 000 personnes sont enrtrées, certaines clandestinement, dans ce pays, depuis le début du mois d'octobre 2001. La communauté internationale a répondu très positivement à l'appel conjoint lancé par les organisations humanitaires des Nations unies, les annonces de contributions s'élevaient en effet à ce jour à 700 millions de dollars. Pour sa part, la France a décidé d'apporter un soutien bilatéral très important à la population afghane. D'un montant de 208 millions de francs, il est constitué d'une aide alimentaire, d'un appui aux organisations non gouvernementales et de versements exceptionnels aux organisations internationales. S'y ajoute la part française à la contribution de l'Office humanitaire de l'Union européenne (64 MF).

- page 3767

Erratum : JO du 29/11/2001 p.3793

Page mise à jour le