Question de M. DUPONT Jean-Léonce (Calvados - RI) publiée le 06/09/2001
M. Jean-Léonce Dupont attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le projet de décret qui vise à modifier profondément la taxation spécifique des casinos en substituant comme base de calcul des prélèvements, le produit réel des machines à sous au produit brut théorique, sans autre aménagement réglementaire et fiscal de ce secteur économique. Il lui rappelle que dans le seul département du Calvados 8 casinos sont concernés par cette mesure et que 8 communes seront donc directement touchées par cette nouvelle taxation sur les produits d'une activité économique qui fait partie intégrante de l'activité touristique de ce département. Il ne faudrait pas qu'une pression fiscale trop lourde aboutisse à une remise en cause de l'équilibre dans ce secteur d'activité qui aurait notamment pour conséquence de diminuer les recettes de ces communes et de faire peser un risque majeur sur l'emploi. Il lui demande de revenir sur son projet de décret et d'engager une véritable concertation avec la profession.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 14/03/2002
La loi n° 87-306 du 5 mai 1987 modifiant certaines dispositions relatives aux casinos autorisés a permis l'exploitation des machines à sous en France. Le décret n° 87-684 du 20 août 1987 modifiant le décret n° 59-1489 du 22 décembre 1959 portant réglementation des jeux dans les casinos des stations balnéaires, thermales et climatiques a notamment précisé les conditions dans lesquelles l'Etat et les communes exercent selon les modalités d'assiette et de tarif déterminées par la législation et la réglementation en vigueur, un prélèvement sur le produit brut des jeux. Le projet de décret modifiant l'assiette des prélèvements sur le produit brut des jeux dans les casinos, qui devrait entrer rapidement en vigueur, a pour objet de substituer à l'actuel calcul théorique de l'assiette des prélèvements une nouvelle référence reposant sur la réalité, c'est-à-dire sur le produit des jeux qui n'a effectivement pas donné lieu à redistribution, tel qu'il est comptabilisé par les sociétés d'exploitation des casinos. L'écart entre le calcul sur la base de l'assiette forfaitaire en vigueur depuis 1987 et le produit des jeux réellement constaté s'est en effet considérablement creusé. Le caractère excessif de ce glissement, critiqué par la Cour des comptes, justifie aujourd'hui une intervention des autorités de tutelle, pour inverser une tendance qui fait échapper aux prélèvements publics une part en constante progression du produit brut des jeux. La réforme proposée conjointement avec le ministre de l'intérieur a donné lieu à une très large concertation avec les représentants des syndicats de casinos, ainsi qu'avec des délégations d'élus locaux et de parlementaires. Le projet de décret fait désormais l'objet d'un consensus : il entérine le passage à la notion d'assiette réelle en lui appliquant un coefficient de réfaction de 15 %. Ce dispositif concilie ainsi l'objectif de sincérité et de transparence des prélèvements poursuivi par la réforme et la prise en compte des préoccupations qui ont été exprimées en termes d'enjeux éconimiques de ce secteur en pleine mutation.
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