Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 23/08/2001
M. Roland Courteau rappelle à M. le ministre délégué à la santé les termes de sa question écrite n° 33038 par laquelle il attirait son attention sur les travaux de recherche, en France et dans le monde, sur le thème vin et santé, qui tendent à démontrer que certains constituants du vin jouent un rôle positif au regard de la santé.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 29/11/2001
Plusieurs études ont été faites en France et dans le monde sur les effets de la consommation d'alcool sur la santé. Une expertise collective a été récemment confiée à l'INSERM dans le but de faire le point sur les résultats de ces travaux. Les études montrent une diminution de la mortalité cardio-vasculaire globale et de la mortalité coronaire par une consommation faible ou modérée. Cette diminution varie selon les études et il n'y a pas de " dose seuil " identifiable. La mortalité remonte rapidement pour des doses supérieures, en particulier le risque d'hypertention, qui augmente rapidement à partir de 20 grammes par jour, de même, le risque d'accident vasculaire cérébral qui augmente de façon globale. C'est l'éthanol lui-même qui semble être responsable et non pas une boisson alcoolique particulière. En particulier, il n'y a pas de démontration épidémiologique de l'effet spécifique du vin. La plupart des travaux qui établissent l'exception française en matière de " protection " cardio-vasculaire liée à la consommation de vin sont des études ne portant pas sur la population générale. Utiles pour confirmer certaines hypothèses, ces études nécessitent une méthodologie rigoureuse et des données agrégées comparables et standardisées pour limiter le biais inhérent à ce type d'approche. Le projet MONICA (Multinational mONItoring of trends and determinants of CArdiovascular diseases) développé sous l'égide de l'OMS fournit des données présentant ces qualités. Lorsque l'on classe des taux de mortalité cardio-vasculaires des populations de 21 pays participant à l'étude, on constate que la France occupe la place attendue du fait de sa position géographique. On constate également une hétérogénéité importante dans les modes de classification des données de mortalité des pays amenant à une sous-estimation du nombre de décès par infarctus du myocarde. En conclusion, il existe un important gradient nord-sud décroissant des maladies cardio-vasculaires, les Finlandais présentent cinq à six fois plus de risque d'infarctus du myocarde que les Espagnols. Plusieurs déterminants du risque cardio-vasculaire peuvent expliquer ces différences : les niveaux des températures atmosphériques moyennes, la consommation de fruits et légumes, d'huile d'origine végétale, la fréquence de certains polymorphismes génétiques. Les conclusions de l'expertise collective confiée à l'INSERM confirment ces résultats et relient les effets protecteurs rapportés chez les consommateurs de vin plutôt à leur style de vie ou à leur régime alimentaire.
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