Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 28/06/2001
M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la sécheresse dont est actuellement victime la Corée du Nord, la pire semble-t-il que cette région ait pu connaître depuis des décennies. Les conséquences en sont bien entendu catastrophiques pour la population notamment sur la plan alimentaire. Une aide internationale semble nécessaire aujourd'hui. La France entend-elle y prendre part ?
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 06/09/2001
La population de Corée du Nord souffre d'une pénurie alimentaire chronique, qui dure depuis plusieurs années. Elle semble liée à ses pratiques agricoles, à la disparition des liens économiques qu'entretenait ce pays avec ses anciens partenaires, à la dégradation du matériel d'exploitation et au manque d'énergie qui en ont résulté. Dès 1995, la communauté internationale est intervenue pour venir en aide à la population nord-coréenne. La France a apporté son aide, à titre bilatéral dès 1996, à destination d'enfants en bas âge, mais c'est surtout dans le cadre européen que s'est exprimée cette solidarité. L'Union européenne consacre en effet près de 200 millions d'euros à l'aide humanitaire à la Corée du Nord depuis 1996, ce qui en fait l'un des plus importants donateurs. Certains des programmes qu'elle a financés ont été mis en oeuvre par des organisations non gouvernementales françaises, telle Action contre la faim. D'autres pays ont également consacré à cette cause des efforts importants, comme la Chine, le Japon, la Corée du Sud ou les Etats-Unis. A ces aides bilatérales, s'ajoute l'intervention du programme alimentaire mondial de l'Organisation des Nations unies, qui a lancée depuis 1996 des appels en faveur de la population nord-coréenne, les plus massifs depuis sa création. Pour l'année 2001, plus de 800 000 tonnes d'aide devraient être fournies par le biais de ce programme. Cette solidarité à l'égard du peuple du Nord, à laquelle participe activement la France, ne parvient cependant à être mise en oeuvre qu'en surmontant de nombreux obstacles, souvent posés par l'administration nord-coréenne elle-même. C'est ainsi que les ONG françaises Médecins sans frontières et Médecins du monde, qui opéraient dans ce pays, ont été contraintes d'abandonner leurs programmes en 1998, faute de bénéficier de la liberté de mouvement pour l'évaluation de la situation et de l'accès direct aux victimes, nécessaires à une intervention efficace. Pour les mêmes raisons, Action contre la faim s'est retirée de Corée du Nord en 2000. Cette question de l'accès aux personnels les plus défavorisées, en particulier aux enfants, n'a pas, à ce jour, reçu de réponse satisfaisante de la part des autorités de Pyongyang. La France, pour sa part, au travers de chacun des contacts qu'elle peut avoir avec les autorités nord-coréennes, insiste sur la nécessité de l'accès de toute la population à l'aide alimentaire.
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