Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 31/05/2001
M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de la défense sur l'avenir du programme Trigan. Les analyses technico-opérationnelles confirment le besoin du maintien d'une capacité antichar. La formule Trigan permettrait aux partenaires industrieles (Euromissile) de profiter de de la diffusion importante du Milan (44 pays, 330 000 munitions). L'armée de terre pourrait récupérer les postes de tir qu'elle possède, les frais d'industrialisation se limiteront à la seule munition. Il demande si le Gouvernement entend soutenir un tel programme ou au contraire entériner l'émergence de la concurrence américaine et israélienne sur ce segment avec, à la clef,, des licenciements au sein de l'industrie de la défense.
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Réponse du ministère : Défense publiée le 08/11/2001
Le retrait en 2000 de plusieurs partenaires du programme de système d'arme à base de missiles antichars de troisième génération de moyenne portée Trigat ne permet plus de le poursuivre dans les conditions initialement prévues. Aussi, la société Aérospatiale Matra Missiles (AMM), filiale du groupe EADS, a-t-elle entrepris d'étudier une solution mixte consistant à modifier le poste de tir Milan 3 afin de l'adapter au tir du missile Trigat et à remplacer le guidage par faisceau laser du missile par un guidage filaire. Elle permet de conserver certains avantages du système Trigat (charge performante, capacité anti-infrastructure, portée, tir en espace clos, manoeuvrabilité) tout en offrant une légère réduction de poids ainsi qu'une diminution du devis de production (frais fixes liés au poste de tir) et des coûts de série (réutilisation des postes de tir Milan 3). Dans ces conditions, il est rapidement apparu que cette solution mixte pourrait être intéressante en matière d'exportation, dans la mesure où plus de quarante-quatre pays sont actuellement équipés du système Milan et pourraient être intéressés par une amélioration significative des capacités opérationnelles de ce missile. Une étude de marché auprès des pays clients potentiels, conduite par le ministère de la défense à partir du mois de novembre 2000, a confirmé l'intérêt de certains d'entre eux pour cette solution, sous réserve qu'elle soit également retenue par l'armée française. En revanche, cette orientation ne facilite pas la poursuite d'une coopération franco-allemande, conduisant à un partage des frais fixes. En effet, si l'armée française est équipée de poste de tir Milan 3, l'Allemagne ne dispose que du missile Milan 2, dont le coût d'adaptation est proche du missile antichar de troisième génération moyenne portée. Les contacts entrepris dès le mois d'octobre entre les ministères de la défense français et allemand ont rapidement confirmé cette analyse. Compte tenu du caractère stratégique de cette activité, le ministère de la défense a entrepris de rechercher avec la société AMM des solutions de financement permettant de réduire l'impact financier pour l'Etat sur la période grâce à un autofinancement industriel et d'assurer le maintien d'une capacité technologique et industrielle en France dans ce domaine.
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