Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 17/05/2001
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'article paru à la page IV du Figaro-Economie du 25 avril 2001 dans lequel il est précisé que le président du mouvement des citoyens demande que la monnaie européenne soit réservée aux transactions bancaires. Il souhaiterait connaître son point de vue sur cette suggestion très positive qui éviterait la disparition du franc, notre monnaie, et ses graves conséquences pour la France et les Français.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 09/08/2001
Comme l'a indiqué le Premier ministre à l'occasion du Comité national de l'euro du 11 mai 2001, l'introduction physique des euros est indispensable au plein accomplissement de l'Union économique et monétaire. Certes, les Français ont déjà commencé à profiter des effets positifs de la monnaie unique, puisque la fin des dévaluations compétitives en Europe, la diminution des taux d'intérêt, la protection contre les effets des crises financières internationales ou ceux des variations erratiques du dollar ont été bénéfiques pour la croissance de l'économie française. Mais ces bénéfices sont étroitement liés à la perspective de l'euro fiduciaire. La confiance dans la monnaie n'existe que si cette monnaie a une traduction physique, quand bien même la grande majorité des paiements s'effectuerait par la voie scripturale. Si la mise en circulation des espèces en euros devait être reportée, peu de temps serait nécessaire pour que le doute s'installe dans l'esprit des Européens et sur les marchés. Le projet ne manquerait pas d'être remis en cause dans son ensemble ; la volonté politique des Etats serait très vite suspectée et l'édifice européen fragilisé. L'arrivée des pièces et billets en euros dans douze pays européens, mais aussi, très rapidement dans les poches des Américains, des Japonais et des Européens de l'Est, est la condition de la pleine affirmation de l'euro comme monnaie mondiale. C'est aussi sans doute celle de son renforcement contre le dollar, de la poursuite de la diminution des taux d'intérêt, ou encore de l'unification des prix des biens et des services, sans distorsion ni dumping, en faveur des consommateurs. L'introduction physique de l'euro est donc un acte politique majeur par lequel l'Europe affirme son identité politique et économique au bénéfice de tous les Européens. Sur un plan pratique, l'échéance du 1er janvier 2002 - il faudrait même plutôt mentionner le 31 décembre 2001 - constitue moins le début d'une période que la fin d'une autre. L'introduction des espèces en euros, qui ne saurait être différée, viendra couronner les préparatifs engagés par les douze pays européens depuis plusieurs années.
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