Question de M. VIAL Jean-Pierre (Savoie - RPR) publiée le 26/04/2001
M. Jean-Pierre Vial attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la situation des races bovines à petits effectifs et de leurs éleveurs. Alors que les résultats, rendus publics par l'AFSSA, de tests sérologiques effectuées sur un échantillon de troupeaux savoyards sont heureusement négatif, les cas de fièvre aphteuse continuent de se multiplier en France. Si la propagation de la maladie est un drame pour tous les agriculteurs français, elle l'est avec d'autant plus de force pour les éleveurs de races à petits effectifs - comme le sont les races abondance, tarine ou thône et marthod - celles-ci risquant d'être décimées si la maladie venait à affecter les départements concernés. C'est la raison pour laquelle il lui demande de bien vouloir lui faire savoir s'il compte rétablir d'urgence à titre de précaution, les mesures de prophylaxie qui s'imposent dans des régions où la fièvre aphteuse pourrait mettre en péril la survie de cheptels rares.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 06/09/2001
La situation qu'a connue le secteur de l'élevage face à l'épizootie de fièvre aphteuse est préoccupante et les éleveurs français doivent bénéficier de la solidarité nationale, mais elle ne nécessite pas à ce stade de revenir à la vaccination systématique des bovins abandonnés depuis 1991. La vaccination préventive - qu'il faut distinguer de la vaccination dite d'urgence - est mise en place dans le cadre d'une prophylaxie médico-sanitaire sur tout ou partie d'un territoire et sur tout ou partie des espèces sensibles. Sur le plan sanitaire, cette vaccination n'apporte pas une sécurité totale. D'une manière générale, l'expérience a montré que le virus peut, dans les zones où l'on vaccine, circuler " à bas bruit " chez les animaux vaccinés et exploser un jour ou l'autre chez des animaux qui ne le sont pas (car il est matériellement impossible de vacciner tous les animaux d'espèces sensibles). Les tests qui permettraient de distinguer les anticorps d'origine vaccinale de ceux résultant d'une infection virale ne sont pas encore validés. En ce qui concerne la vaccination d'urgence, en anneau autour des foyers, elle reste une arme qui est tout à fait envisageable en cas d'épizootie incontrôlée. Les animaux vaccinés sont quand même abattus et détruits pour se prémunir contre la diffusion du virus dans l'environnement par l'intermédiaire des déchets alimentaires, mais aussi pour retrouver dès que possible le statut de pays " indemne ". La vaccination d'urgence n'empêche donc pas l'abattage. Sur le plan économique, le coût de la vaccination ne peut être sous-estimé, en termes budgétaire, économique et commercial. Les restrictions commerciales imposées aux pays qui vaccinent sont également déterminantes. Il n'est pas souhaitable que l'élevage français, qui a suffisamment subi de traumatisme, se trouve dans l'impossibilité d'exporter pendant au moins deux ans, ce qui représenterait une perte de plusieurs milliards de francs. L'abattage de cheptels entiers est un drame pour les éleveurs qui le subissent, mais il reste néanmoins le meilleur rempart contre la diffusion de cette maladie animale qui, si elle devait s'installer durablement, nuirait considérablement à l'image de qualité sanitaire du cheptel français, gagnée grâce aux efforts constants des éleveurs, et plus généralement à l'économie agricole de notre pays. Il conviendra néanmoins de tirer les enseignements de cette crise et pourquoi pas de rétablir la vaccination. A deux conditions : disposer de tests capables de distinguer les anticorps d'origine vaccinale des anticorps consécutifs à la maladie ; obtenir la validation de ce changement de politique au niveau international pour éviter tout obstacle au commerce.
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