Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 12/04/2001
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'avis du Conseil économique et social sur le rapport intitulé " La contribution de la France au progrès des pays en développement ", adopté au cours de la séance de cette même assemblée du 28 février 2001, et dans lequel ses auteurs estiment, à la page I-24, " que le soutien à la création artistique des PED devrait être accentué ". Il souhaiterait savoir si son ministère entend prendre des dispositions afin d'accentuer le soutien de la France à la création artistique de ces Etats.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 07/06/2001
La reconnaissance internationale de la création culturelle contemporaine des pays les plus démunis est une des priorités de la coopération culturelle française. La nécessité d'engager une politique active sur ce terrain particulier a été mise en lumière en 1990 à l'occasion du colloque Afrique en créations. Elle a conduit à la fusion entre l'association Afrique en créations (AEC), dont une des missions, dès sa fondation, fut de favoriser la présence de la création africaine contemporaine sur les marchés culturels français et européens, et l'associations française d'action artistique (AFAA). Le programme Afrique en créations poursuit au sein de l'AFAA la politique d'appui à la création et à la circulation des productions culturelles africaines en Afrique, en Europe et dans le monde. Sur le continent africain, il appuie les grandes manifestations de référence de la création contemporaine : les rencontres chorégraphiques de l'Afrique et de l'Océan indien (Tananarive, Madagascar), les rencontres phtographiques de Bamako (Bamako, Mali), les REMY (rencontres musicales de Yaoundé, Cameroun), le FITHEB (festival international de théâtre du Bénin), et Dak'art (biennale des arts contemporains, arts plastiques, Dakar, Sénégal). Pour le biennum 2001-2002, le programme Afrique en créations, financé à hauteur de 15 MF sur le Fonds de solidarité prioritaire (FSP), appuiera les manifestations structurantes de la création de l'Afrique subsaharienne, mettra en réseau des opérateurs culturels du continent, soutiendra la professionnalisation des filières artistiques, les échanges et la formation des entrepreneurs culturels. Les services de coopération et d'action culturelle apportent un appui aux créations, aux intellectuels ou aux artistes dans le cadre d'une politique d'invitations (présence à des grandes manifestations en France, de stages en milieu professionnel ou de bourses de formation). Les centres culturels et instituts français d'Afrique conduisent en réseau la diffusion des productions culturelles africaines (tournées artistiques et culturelles) et organisent des résidences de créateurs. En outre, la France s'est récemment engagée dans des actions de développement culturel, pour lesquelles elle dispose maintenant d'une expérience appréciable. En témoignent les cinquante-deux projets de coopération culturelle conduits sur l'outil financier FAC/FSP au cours des seules cinq dernières années, pour un montant de 485 MF. Plusieurs projets de coopération pour le développement culturel et l'organisation des métiers de la culture, financés sur le FSP, sont actuellement en cours d'exécution (appuis au développement culturel du Bénin en 1998 ; projet de formation (6 MF) au Sénégal dans le cadre de la décentralisation ; entreprise de rénovation des sites historiques à Angkor). D'autres projets sont en cours d'élaboration : un programme de professionnalisation des opérateurs culturels au Niger ; un projet de valorisation de la culture en Mauritanie, instruit autour de deux axes : la patrimoine bâti et les manuscrits anciens, la création artistique ; au Burkina Faso, en Guinée, au Tchad, de même qu'à Madagascar les termes de référence des projets programmés sont en cours d'élaboration. Bien que peu nombreux encore, certains projets sont issus des nouveaux pays de la ZSP : au Vietnam, un programme de formation et d'ingénierie culturelle s'appuie sur la base opérationnelle que constitue le Festival de Hué ; des initiatives apparaissent dans les territoires palestiniens (autour du patrimoine), au Maghreb - Maroc et Tunisie - ainsi que dans la Caraïbe, à Saint-Domingue. Le ministère des affaires étrangères soutient en France plusieurs manifestations dont les plus communes sont : le Festival des francophones en Limousin à Limoges, Musiques métisses à Angoulême, Africolor à Saint-Denis, Quartier d'été à Paris, Les nuits atypiques à Langon, Nuits métis et Au sud du sud à Marseille, Les Météores à Tourcoing, Fest'Africa à Lille, Octobre en Normandie à Rouen et le Festival d'été de Nantes. Dans le cadre du programme des célébrations de l'an 2000, la mission 2000 et la ville de Lille ont mis en place un important volet consacré à la création contemporaine africaine de septembre à décembre, à Lille et dans la région Nord. Il a permis d'offrir plus de deux cents manifestations au public. Parallèlement, les rencontres Territoires de la création ont permis de réfléchir, avec les partenaires concernés, aux nouveaux enjeux de la politique de coopération culturelle.
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