Question de M. FERRAND André (Français établis hors de France - RI) publiée le 05/04/2001
M. André Ferrand attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de la république du Yémen au regard de la zone de solidarité prioritaire (ZSP). Le Yémen avec un PIB de 360 dollars par habitant, est le seul pays moins avancé (PMA) du monde arabe. Il constitue un des rares PMA au monde, à la situation politique stable, à ne pas être classé en ZSP. Il rappelle que l'Allemagne a pour sa part classé le Yémen en ODA (öffentliche Entwicklungszusammenarbeit, 58 millions de marks en 1999) et que les Pays-Bas font bénéficier ce pays de leur programme ORET/MILIEV, alors même que Pays-Bas et Allemagne entretiennent avec le Yémen des relations politiques moins privilégiées que la France. Il souligne la nécessité d'une cohérence régionale dans l'aide au développement français : le Yémen entretient des relations anciennes et étroites avec la Corne de l'Afrique, Ethiopie, Erythrée et surtout Djibouti, tous trois classés en zone de solidarité prioritaire. Cette cohérence régionale, à l'échelle de la ZSP, est d'autant plus souhaitable que le Yémen ne fait pas partie du conseil de coopération du Golfe et n'est pas éligible au programme de la commission européenne MEDA. Il insiste de plus sur la position géostratégique importante du Yémen, entre Péninsule arabique et Corne de l'Afrique, entre mer Rouge et océan Indien. Il lui demande dès lors, au regard de la situation socio-économique du pays et de la cohérence régionale, quelles pourraient être les possibilités d'un classement de la république du Yémen en ZSP lors du prochain comité interministériel pour la coopération internationale et le développement (CICID).
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 31/05/2001
Réponse. - Le Yémen est effectivement classé parmi les pays les moins avancés (PMA) de la péninsule arabique et se trouve confronté à de considérables difficultés économiques. Il bénéficie de programmes d'assistance économique (environ 300 millions de dollars pour l'assistance étrangère au Yémen en 2000), insuffisants pour compenser les coûts sociaux de l'ajustement structurel engagé depuis le début de 1995 sous l'égide du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Le Yémen ne figure pas parmi les pays de la zone de solidarité prioritaire (ZSP) définie en 1999 lors de la réunion du comité interministériel pour la Coopération internationale et le développement (CICID) et dont la composition demeure inchangée en 2000. Cette liste n'est pas figée, mais la ZSP a néanmoins besoin d'un minimum de stabilité. La ZSP répond à un impératif de concentration de l'aide publique bilatérale sur des pays où elle peut produire un effet significatif en termes économiques ou politiques. De plus, elle concerne des pays avec lesquels la France a l'intention de renforcer des liens de partenariat, réels et équilibrés, qui sont au c ur de la réforme de la coopération internationale de la France. Le Yémen, pays avec lequel la France entretient des relations anciennes et de qualité, a donc plusieurs arguments à faire valoir. Sa candidature mérite d'être examinée sans qu'il soit, à ce stade, possible de préjuger de la position qui sera adoptée lors de la prochaine réunion du comité interministériel pour la coopération internationale et le développement. En tout état de cause, même sans appartenir à la ZSP, le Yémen bénéficie de la part de la France d'une aide non négligeable : une enveloppe de coopération de 7,209 MF en 2001 et 1,172 MF au titre du réseau de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger ; une aide alimentaire sous forme de livraisons annuelles de farine de blé (12 500 tonnes pour 2001) par le canal bilatéral et la gestion d'un fonds de contrepartie de 7 MF environ affectés au financement d'actions visant à promouvoir la sécurité alimentaire, ainsi que des projets de développement agricole et rural. Cette coopération sera poursuivie et amplifiée notamment au travers, d'une part, d'une approche de coopération régionale avec des pays membres de la ZSP (Djibouti, en particulier) dans la mesure où les projets FSP (fonds de solidarité prioritaire) peuvent être utilement orientés vers le développement régional, d'autre part, en accentuant nos moyens avec les organismes européens et multilatéraux qui participent de façon substantielle à l'aide au développement dans ce pays. D'ores et déjà la France participe à hauteur de 20 % à l'effort communautaire engagé par l'Union européenne en faveur du Yémen.
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