Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 22/03/2001
M. Michel Doublet attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation des instituts régionaux du travail social (IRTS). En effet, dans le cadre des dispositions de la loi de lutte contre les exclusions nº 98-657 du 29 juillet 1998, la direction générale de l'action sociale a élaboré les contenus d'un schéma national, or les moyens financiers de sa mise en oeuvre n'ont pas été prévus. Sans moyens financiers nécessaires, les centres de formation seront dans l'impossibilité de répondre au défi, tant qualitatif que quantitatif, que supposent les orientations du schéma national. Cette situation est d'autant plus préoccupante que deux mesures, non compensées à ce jour, obèrent leurs moyens, l'application de la loi sur la réduction du temps de travail (majoration de 10 % de la masse salariale) et la mise en oeuvre d'un avenant de la convention collective agréée mais non financé à ce jour. Enfin, à plus long terme, le projet de contractualisation pluriannuelle des centres de formation conduit à un financement inférieur aux coûts salariaux de l'année en cours, aggravant leur inquiétude quant à l'avenir de l'ensemble des établissements. En conséquence, il lui demande quelles mesures elle compte mettre en oeuvre pour permettre aux centres de formation des professions sociales d'assumer leurs missions.
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 30/08/2001
Les préoccupations relatives au financement des centres de formation en travail social portent sur trois points : le financement de nouvelles places d'étudiants en travail social pour répondre aux besoins en diplômés du secteur social et médico-social dans les prochaines années, les coûts induits par la mise en oeuvre de l'avenant 265 à la convention collective du 15 mars 1966 qui revalorise la rémunération des cadres du secteur, et donc des cadres des centres de formation, et la mise en place d'un décret portant contrat pluriannuel de financement entre l'Etat et les centres de formation. Les besoins prévisibles en nouveaux travailleurs sociaux ont été évalués dans le cadre du schéma national des formations en travail social qui a reçu l'aval du conseil supérieur du travail social le 2 février 2001 et a été arrêté par la ministre de l'emploi et de la solidarité le 28 mai dernier. Pour faire face à ces besoins de formation, un plan pluriannuel d'extension des capacités de formation des centres a été élaboré et inséré dans le nouveau plan de lutte contre les exclusions. Les dotations budgétaires afférentes à sa mise en oeuvre ont été demandées dans le cadre du projet de loi de finances initiale pour 2002. S'agissant des besoins induits par la revalorisation de la situation des cadres du secteur, les centres de formation en travail social se distinguent de la généralité des établissements sociaux et médico-sociaux auxquels s'applique l'avenant 265 à la convention collective de 1966 par leur forte proportion de cadres (70 % au lieu de 15 %). De ce fait, l'incidence financière de l'avenant sur ces centres est notablement plus élevée. Ce surcoût n'avait pas été suffisamment anticipé dans le calcul de la dotation budgétaire afférente en 2001. La ministre de l'emploi et de la solidarité a proposé d'abonder à due concurrence la base de la dotation des centres de formation dans la loi de finances initiale pour 2002 afin de mettre fin aux difficultés de fonctionnement auxquelles cette situation a exposé les centres de formation. Enfin, le projet de décret portant contrat pluriannuel de financement entre l'Etat et les centres de formation vise à harmoniser et à sécuriser les conditions d'attribution de leurs subventions en les fondant sur un principe d'allocation forfaitaire par professeur et par élève. Des dispositions transitoires sont prévues pour permettre à certains centres de rejoindre, à partir de dotations historiques qui peuvent s'en écarter, le niveau de subvention que leur vaudra l'application de ces forfaits.
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