Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 15/03/2001
M. Louis Souvet attire l'attention de M. le ministre de la recherche sur la pénurie de scientifiques signalée dans son domaine par la Société française de systématique. Il lui demande à cette occasion si le ministère va donner une suite au rapport de l'Académie des sciences intitulé : " Systématique : ordonner la diversité du vivant ".
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Réponse du ministère : Recherche publiée le 18/10/2001
La pénurie de scientifiques constatée dans le domaine de la systématique en France nécessite effectivement qu'une politique nationale soit conduite pour enrayer ce processus, comme l'a recommandé l'Académie des sciences. Cette rénovation est nécessaire car les applications des recherches en sciences de la classification sont multiples. Dans les pathologies animales, végétales et microbiennes, l'approche systématique est incontournable. L'analyse de l'environnement, la définition des habitats, leur conservation, notamment dans le cadre des directives européennes et des conventions internationales, nécessitent aussi d'établir des listes taxinomiques d'espèces. Une politique d'ensemble est donc nécessaire. En France, l'Ecole nationale du génie rural des eaux et forêts, l'Institut national agronomique de Paris-Grignon (INA-PG) et les écoles nationales supérieures d'agronomie (ENSA), mais aussi les écoles nationales des ingénieurs des travaux des eaux et forêts (ENITEF), en synergie avec le Muséum, les universités, l'Institut de recherche pour le développement (IRD), le centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts (CEMAGREF), doivent ainsi contribuer mieux à la formation des profils souhaités. Au plan européen et international, la participation au Global Biodiversity Information Facility (GBIF), dispositif d'information de la biodiversité mondiale, et les travaux conduits par l'IRD et par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), rendent également nécessaire une action nationale s'appuyant sur un service d'identification et de reconnaissance d'espèces. Le programme de rénovation de la systématique devra ainsi se déployer sur plusieurs années. Au-delà du seul ministère de la recherche, cette rénovation relève d'une concertation interministérielle et des actions conjointes avec les ministères chargés de l'enseignement supérieur et de l'environnement sont ainsi nécessaires. Un nombre croissant de postes vacants ou créés sont ainsi profilés " biodiversité ". Afin de développer ces différentes actions, le ministère de la recherche doit soumettre prochainement le rapport de l'Académie des sciences à l'avis de ses instances consultatives : le comité de coordination des sciences du vivant et le comité de coordination des sciences de la planète et de l'environnement, auxquels il appartiendra de prendre position sur les actions proposées et d'en proposer éventuellement de nouvelles.
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