Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 15/03/2001

M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur l'article intitulé " Circulation : touche pas à ma voiture ! " publié en page 8 de l'édition du 7 mars 2001 du journal Le Parisien. Il y est notamment fait état des résultats d'une enquête auprès des habitants de la région de laquelle il ressort qu'une très nette majorité est pour la création d'une autoroute souterraine afin de soulager le trafic du boulevard périphérique. Il lui demande si le Gouvernement envisage un projet de ce type.

- page 885


Réponse du ministère : Équipement publiée le 28/06/2001

Des projets d'autoroutes souterraines ont été envisagés aux abords de Paris, notamment dans les années 80. Certains ont été inscrits au schéma directeur. La réalisation de ces projets n'est actuellement pas programmée pour plusieurs raisons. Il s'agit d'abord des coûts de réalisation et d'exploitation de ce type d'infrastructure qui peuvent être de l'ordre du milliard de francs par kilomètre alors que l'offre de voirie rapide urbaine existante à l'intérieur de l'anneau constitué par l'autoroute A86 permet déjà un bon niveau de desserte de la proche banlieue, même si certaines améliorations sont cependant ponctuellement nécessaires sur des points difficiles du réseau. Enfin, une autoroute urbaine souterraine engendrerait des nuisances importantes à la hauteur des échangeurs et le trafic qui ne manquerait pas d'être induit par cette nouvelle infrastructure serait considérablement augmenté, créant ainsi d'autres problèmes, notamment avec toutes les conséquences négatives que cela aurait sur l'environnement. Plus fondamentalement, il est apparu au Gouvernement plus utile de promouvoir un rééquilibrage entre les modes de transport en milieu urbain, au bénéfice des transports collectifs. Cet objectif a été pris en compte dans le contrat de plan entre l'Etat et la région Ile-de-France qui consacre un effort très substantiel aux transports collectifs. Le rééquilibrage entre les modes de transport constitue l'un des fondements du plan de déplacement urbain (PDU) récemment adopté. Le développement durable de la mobilité urbaine passe en effet par un nouveau partage entre les modes de transport, en particulier en proche banlieue, qui conduira également à une réduction de la congestion sur les routes et autoroutes urbaines. Pour ce qui concerne la voirie urbaine de desserte, l'objectif du PDU est d'adapter les caractéristiques de ces voies à leur fonction, en favorisant une grande mixité des modes de transports (voiture, mais aussi bus, marche et deux roues) et des activités. Ainsi, le PDU propose de transformer progressivement ces voies en boulevards urbains. L'objectif est bien d'améliorer la qualité de vie de tous les usagers, automobilistes, piétons ou riverains. L'enquête publique du PDU a permis une consultation très large des Franciliens sur la politique des déplacements dans la région et sur l'ensemble des modes de transports. L'avis de la fédération des automobiles-clubs a naturellement été pris en compte dans le cadre de cette consultation. Il apparaît néanmoins que les orientations du PDU recueillent globalement l'assentiment des Franciliens, notamment en ce qui concerne le rééquilibrage entre modes de transports.

- page 2185

Page mise à jour le