Question de M. DEMERLIAT Jean-Pierre (Haute-Vienne - SOC) publiée le 01/03/2001

M. Jean-Pierre Demerliat attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les conclusions du deuxième " Sommet mondial contre le cancer " organisé à l'UNESCO qui indiquent que la lutte contre le cancer reste insuffisante, notamment en France. En effet, un grand nombre de médecins mettent en relief différents problèmes comme le manque d'effectifs et la saturation des services de cancérologie ou la désaffection des spécialistes à l'égard de cette discipline médicale. Autant de difficultés qui font que, malgré les avancées thérapeutiques importantes réalisées au cours des dernières décennies, la maladie continue de progresser, au point de constituer la deuxième cause de mortalité en France, après les maladies cardio-vasculaires. Il souhaite donc savoir quelles sont les mesures que le Gouvernement compte prendre pour améliorer la lutte contre ce fléau.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 18/10/2001

Les cancers représentent la deuxième cause de mortalité en France derrière les affections cardio-vasculaires, soit environ 28 % des décès. Chez l'homme, ils représentent la première cause de mortalité avec 33 % des décès ; chez la femme, les cancers sont responsables de 23 % des décès et constituent la seconde cause de mortalité. Le programme national de lutte contre le cancer, mis en place en février 2000, comporte cinq objectifs : réduire les risques de cancer par une prévention adaptée, généraliser les programmes de dépistage performants, favoriser en permanence la qualité de la prise en charge, améliorer les conditions de vie et garantir les droits des malades, mieux connaître pour mieux agir. Concernant le premier objectif, la lutte contre le tabagisme a été renforcée en 2001 avec la création, à côté du programme Nicomède de formation des médecins au sevrage tabagique, du programme Nicomater, destiné au personnel des maternités. L'expérimentation de distribution gratuite de substituts nicotiniques dans les centres d'examens de santé s'est également étendue. La lutte contre l'alcoolisme s'est traduite par un renforcement de la prévention et du travail en réseau réalisés par les associations, par la mise en place de formations communes pour la prise en charge du tabagisme et de la dépendance à l'alcool et par le renforcement du dispositif spécialisé. La journée de prévention des mélanomes, organisée le 20 juin dernier, a été l'occasion de conférences sur les dernières connaissances en matière d'épidémiologie, de prévention et de dépistage de cette maladie. Le deuxième objectif vise à généraliser des programmes de dépistage organisé du cancer du sein, du cancer colo-rectal, du cancer du col de l'utérus. Actuellement, trente-deux départements bénéficient d'un programme organisé de dépistage du cancer du sein. Les textes réglementaires définissant l'organisation du dépistage organisé vont paraître prochainement permettant la généralisation de ce dépistage, dès la fin de l'année 2001. Les textes concernant le dépistage du cancer colo-rectal sont en cours de finalisation. Ce dépistage pourra être proposé dans dix départements dès la fin de l'année puis être généralisé d'ici 2003. Un dépistage organisé du cancer du col de l'utérus est en place dans quatre départements selon des modalités différentes. Plusieurs réunions d'experts ont eu lieu en 2000 dans l'objectif de finaliser un cahier des charges national pour une généralisation en 2003. Le troisième objectif est de favoriser la qualité de la prise en charge, de nouveaux appareils d'IRM ont été autorisés en 2001 afin de doubler le parc d'IRM d'ici à 2002. Le Gouvernement souhaite améliorer la qualité des soins et mieux identifier les besoins en termes de recherche clinique. Il souhaite définir des centres de référence, développer la formation du personnel et améliorer les conditions de la prise en charge. Un groupe de travail a été constitué à cette fin au sein du ministère chargé de la santé. Le quatrième objectif consiste à améliorer les conditions de vie et à garantir les droits des malades. Pour cela, il est prévu d'améliorer l'information, la prise en charge psychologique, de développer la pratique des soins palliatifs et la prise en charge de la douleur. Ainsi, une enveloppe spécifique permet le recrutement, pendant cinq ans, de psychologues dans les équipes pluridisciplinaires prenant en charge des patients atteints de cancer. La présence d'associations de malades dans ces équipes et l'écoute téléphonique sont encouragées. Dans le domaine de la nutrition, les nutriments oraux sont remboursés au titre du TIPS aux patients cancéreux depuis l'arrêté de juin 2000 et des recommandations de prise en charge de la dénutrition vont être établies en collaboration avec l'ANAES. Le recours aux soins palliatifs à domicile et la formation des professionnels aux soins palliatifs sont renforcés.

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