Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 01/03/2001
M. Guy Fischer attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la situation démographique des ophtalmologistes en France. Une étude du syndicat national des ophtalmologistes de France souligne que le nombre de diplômés, chaque année, décroît de manière préoccupante, par l'effet conjugué de l'instauration de l'internat comme seule voie d'accès à la spécialité, et par la diminution programmée du nombre des postes formateurs. Certaines régions ont vu le nombre des postes d'internes mis au concours en ophtalmologie, divisé par deux, au cours de ces cinq dernières années. En même temps, les besoins de prévention comme les besoins de soins augmentent (apparition de nouveaux moyens préventifs et thérapeutiques, vieillissement de la population...) et les effets de la " pénurie " engendrent des difficultés croissantes à assurer les gardes, à répondre aux urgences et génèrent des délais d'attente beaucoup trop longs pour l'obtention d'un rendez-vous. Sachant qu'il faut environ dix ans pour former un ophtalmologiste, les décisions à prendre sont d'autant plus urgentes. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte mettre en oeuvre pour augmenter significativement le nombre de postes d'internes formateurs en ophtalmologie.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 06/09/2001
Le rapport de Mme Dominique Polton du centre de recherche d'études et de documentation en économie de la santé (CREDES) a présenté l'analyse des différents éléments susceptibles d'intervenir dans l'évolution de la démographie médicale, compte tenu de la baisse qui devrait s'accélérer à partir de 2007/2008. La répartition entre spécialistes et généralistes fait apparaître un nombre de spécialistes supérieur aux généralistes : le nombre de médecins en exercice début 1998 était de 191 500 (49 % de médecins généralistes et 51 % de médecins spécialistes). Cependant, la baisse démographique est inégalement répartie sur les différentes spécialités et l'ophtalmologie est une des spécialités les plus concernées, avec la pédiatrie et la gynécologie obstétrique notamment. De plus, on constate une augmentation des médecins salariés - la proportion de médecins exclusivement salariés parmi les médecins spécialistes a fortement augmenté, passant de 26 % à 50 % entre 1973 et 1999 - ainsi qu'une émergence des femmes dans la profession. De 14 % en 1968, le taux de féminisation est passé à 35 % pour les généralistes et à 36 % pour les spécialistes au 1er janvier 1999. Enfin, il existe une inégale répartition sur le territoire : d'importantes disparités départementales existent au sein des régions et sont plus marquées parmi les médecins généralistes libéraux. Devant ce constat, des mesures ont été prises sur le numerus clausus de l'examen de fin de première année des études médicales qui, après avoir été fixé à 3 700 pour l'année universitaire 1998/1999 a été porté à 3 850 pour l'année universitaire 1999/2000 et à 4 100 pour l'année universitaire 2000/2001. En ce qui concerne l'internat, trois filières nouvelles ont été créées : la gynécologie obstétrique et médicale, l'anesthésie et la pédiatrie. Mais il ne peut s'agir de la seule réponse à la situation de baisse démographique du corps médical tant au niveau national que départemental. Le 20 juin dernier, le directeur général de la santé et le professeur Guy Nicolas ont remis au ministre délégué à la santé leurs rapports sur la démographie médicale en France. Ces rapports rendus publics vont servir de base à une large concertation menée avec l'ensemble des professionnels de santé sur les solutions à mettre en oeuvre au cours des prochaines années, en particulier pour adapter les flux de praticiens formés aux besoins de la population et pour réduire les disparités régionales constatées au niveau de l'offre.
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