Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 22/02/2001

M. Jacques Legendre attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation de l'ophtalmologie dans notre pays. Des études démographiques menées sur cette spécialité s'avèrent être préoccupantes au regard de son évolution depuis les dix dernières années. Alors même que les besoins en soins augmentent, avec l'apparition de nouveaux moyens préventifs et thérapeutiques ou encore le vieillissement de la population générale, le nombre des praticiens diplômés chaque année décroît dans la discipline, par l'effet conjugué de l'instauration d'un internat comme seule voie d'accès à cette spécialité et de la diminution du nombre des postes formateurs. Ainsi, il est estimé que l'on retrouverait à l'horizon 2020 le nombre d'ophtalmologistes que l'on connaissait en 1980, soit 3 000 contre 5 300 aujourd'hui. Il lui demande par conséquent si elle envisage de doubler le nombre de postes d'internes formateurs en ophtalmologie dans les trois ans qui viennent, et donc pour la rentrée 2003, de façon à répondre aux besoins et maintenir la qualité des soins dans le domaine de la vue.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 31/05/2001

Réponse. - Le rapport Polton du centre de recherche d'études et de documentation en économie de la santé (CREDES) a présenté l'analyse des différents éléments susceptibles d'intervenir dans l'évolution de la démographie médicale, compte tenu de la baisse de la démographie médicale, qui devrait s'accélérer à partir de 2007/2008. La répartition entre spécialites et généralistes fait apparaître un nombre de spécialistes supérieur aux généralistes : le nombre de médecins en exercice début 1998 était de 191 500 (49 % de médecins généralistes et 51 % de médecins spécialistes). Cependant la baisse démographique est inégalement répartie sur les différentes spécialités et l'ophtalmologie est une des spécialités les plus concernées avec la pédiatrie et la gynécologie obstétrique notamment. D'autre part, on constate une augmentation des médecins salariés : la proportion de médecins exclusivement salariés parmi les médecins spécialistes a fortement augmenté passant de 26 à 50 % entre 1973 et 1999, ainsi qu'une émergence des femmes dans la profession, notable au fil des années : de 14 % en 1968, ce taux de féminisation est passé à 35 % pour les généralistes et à 36 % pour les spécialistes au 1er janvier 1999. Enfin, il existe une inégale répartition sur le territoire : d'importantes disparités départementales existent au sein des régions et sont plus marquées parmi les médecins généralistes libéraux (exclusifs ou mixtes). Devant ce constat, des mesures ont été prises sur le numerus clausus de l'examen de fin de première année des études médicales qui, après avoir été fixé à 3 700 pour l'année universitaire 1998/1999 a été porté à 3 850 pour l'année universitaire 1999/2000 et à 4 100 pour l'armée universitaire 2000/2001. De plus, en ce qui concerne l'internat, trois filières nouvelles ont été créées, la gynécologie obstétrique et médicale, l'anesthésie et la pédiatrie. Mais il ne peut s'agir de la seule réponse à la situation de baisse démographique du corps médical tant au niveau national que départemental. C'est pourquoi, la ministre de l'emploi et de la solidarité a demandé à ses services, dans le cadre d'un groupe de travail ministériel consacré à l'avenir de la démographie médicale, de proposer des solutions permettant de faire face à cette évolution afin d'atténuer les inégalités départementales d'accès aux soins. La préservation de la qualité du service rendu est en effet une priorité du Gouvernement. Les conclusions de ce groupe seront remises à la ministre prochainement et serviront de base à une concertation large menée avec l'ensemble des professionnels de santé sur les solutions à mettre en uvre au cours des prochaines années, en particulier pour adapter les flux de praticiens formés aux besoins de la population et pour réduire les disparités régionales constatées au niveau de l'offre.

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