Question de M. HUMBERT Jean-François (Doubs - RI) publiée le 15/02/2001
M. Jean-François Humbert attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sur les différentes contraintes de qualification imposées en fonction des conditions d'exploitation de l'activité de coiffure. Pour les salons de coiffure, un diplôme de niveau IV est exigé avec la présence effective et permanente d'une personne qualifiée dans chaque établissement alors que pour les entreprises à établissement unique, une dispense de diplôme peut être accordée par la Commission nationale de coiffure. Pour l'exercice de la coiffure masculine à titre accessoire dans les communes de moins de 2 000 habitants, le diplôme de niveau IV n'est pas nécessaire alors que pour l'exercice de la coiffure à domicile, la qualification minimale (CAP) ou la validation d'une expérience professionnelle par la Commission nationale de la coiffure ne sont pas suffisantes. Les professionnels qualifiés ne comprennent pas et n'admettent plus ces discriminations, estimant que les prestations techniques, l'utilisation des produits professionnels, les conditions d'hygiène et de sécurité ne doivent pas différer en fonction des entreprises ou de la clientèle. Afin de conforter la démarche qualité entreprise par la profession, les représentants de l'Union régionale de la coiffure en Franche-Comté préconisent la suppression de la Commission nationale de la coiffure, l'exigence d'une qualification professionnelle identique pour exercer la profession de coiffeur en salon et hors salon, l'instauration d'un contrôle de qualification préalable aux immatriculations des entreprises de coiffure, la mention au répertoire des métiers ou au registre du commerce et des sociétés de l'identité des professionnels qualifiés, la délivrance d'une carte d'identité professionnelle des entreprises de coiffure conforme à la réglementation en vigueur et le refus d'immatriculation des entreprises en cas de non-production du diplôme requis du dirigeant ou du contrat de travail à durée indéterminée à temps complet de la personne qualifiée. Il lui demande si le Gouvernement envisage d'harmoniser les critères de qualification requis pour exercer les différentes activités de la coiffure.
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Réponse du ministère : Petites et moyennes entreprises publiée le 08/03/2001
Réponse. - La diversité apparente des obligations de qualification tient, pour l'essentiel, à la volonté du législateur, depuis 1946, de tenir compte de situations différentes. L'exigence de la présence effective et permanente d'un breveté a été étendue en 1996, de l'entreprise au salon, pour superviser l'activité de salariés qui n'ont pas cette qualification et pour utiliser, seuls, des produits considérés comme potentiellement nocifs, ce qui est interdit tant pour les coiffeurs à domicile que pour les personnes exerçant la coiffure de manière accessoire dans les communes rurales. Par ailleurs, l'introduction de la validation de la capacité professionnelle par une commission avait été effectuée pour permettre de résoudre des situations individuelles dans les petits salons. Cette mesure avait une vocation transitoire, et non celle de créer une voie alternative au brevet pour avoir la responsabilité d'un salon. Il est envisageable, désormais, d'annuler ce dispositif. C'est dans ce sens que la suppression de la Commission nationale de la coiffure a été incluse dans le paragraphe III de l'article 66 du projet de loi de modernisation sociale qui a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale, le 11 janvier dernier. Avec l'abandon de cette procédure, tous les salons devraient être placés sous le contrôle effectif et permanent soit d'un chef d'entreprise, soit d'un responsable qualifié possédant le brevet professionnel ou le brevet de maîtrise. L'expérience professionnelle pourra être reconnue par la voie de la validation des acquis professionnels dont la procédure est également en cours de révision dans le projet de loi de modernisation sociale et qui permet la délivrance totale ou partielle du brevet professionnel, après trois années minimum de pratique. En ce qui concerne l'exigence de qualification professionnelle unique, quel que soit le type de coiffure exercé, en salon ou à domicile, la loi du 5 juillet 1996 admet qu'on puisse pratiquer la coiffure à domicile avec un CAP. L'article 66 du projet de loi de modernisation sociale ne touche pas à cette disposition mais supprime le recours à la Commission nationale pour valider l'expérience professionnelle, y compris pour exercer la coiffure à domicile. En effet, il est actuellement prématuré de tirer un bilan de cette mesure structurelle destinée, à la fois, à améliorer les garanties de qualification offertes aux consommateurs pour un service généralement simple et comportant peu de risques pour la santé, et à réduire la part significative de travail dissimulé dans un secteur dont le cadre juridique n'était pas précisé. La dispense accordée aux personnes qui assurent, de manière accessoire à leur activité principale, un service de coiffure dans les communes de moins de 2 000 habitants permet de maintenir un service au consommateur dans le monde rural, là où un salon animé par un professionnel spécialisé ne serait, de toute évidence, pas viable. Il n'est pas envisagé, à ce stade, de revenir sur cette dérogation. L'instauration d'un contrôle préalable de la qualification professionnelle par les chambres de métiers au moment de l'immatriculation appelle, quant à elle, plusieurs remarques. Tout d'abord, le principe de la qualification professionnelle obligatoire dans certains secteurs est posé pour l'ensemble des secteurs économiques, et non pour le seul secteur des métiers. En outre, le dispositif législatif actuel repose sur le contrôle exclusif des agents de police judiciaire et des agents de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), eu égard à la nature pénale des sanctions attachées au non-respect des dispositions de la loi. Ce contrôle s'imposerait aux seuls chefs d'entreprise lors de leur installation, alors que la loi prévoit que l'activité soumise à la qualification professionnelle peut et doit être exercée sous le contrôle effectif et permanent d'une personne qualifiée. Cependant, le dispositif actuel permet aux chambres de métiers d'intervenir lors de l'installation d'entreprises qui ne rempliraient pas les conditions légales de qualification obligatoire. Elles peuvent, en premier lieu, informer les candidats à l'installation des sanctions pénales prévues par la loi qu'ils peuvent encourir en cas de non-respect des obligations légales de qualification, non seulement à l'installation, mais en permanence dans tout le cours de leur activité. L'existence de peines très sévères doit pouvoir suffire à faire réfléchir une large majorité des personnes concernées. En cas de doute, les chambres de métiers ont également la possibilité de saisir les personnes chargées du contrôle dès le démarrage de l'activité. En définitive, le respect des dispositions de la loi du 5 juillet 1996 passe autant par un renforcement des contrôles par les services habilités que par une meilleure information des chambres de métiers aux professionnels concernés.
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