Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 15/02/2001
M. Marcel Vidal attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la récente enquête relative à la consommation de produits psychoactifs par les jeunes menée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. En effet, aux termes de cette enquête, 50 % des jeunes hommes et 41 % des jeunes filles auraient déjà expérimenté la consommation de cannabis, 2 % à 3 % des jeunes consommant du cannabis de " façon problématique ". Aussi lui demande-t-il de bien vouloir lui indiquer les mesures préventives qu'elle envisage d'adopter afin de combattre l'utilisation des drogues par les adolescents.
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 10/01/2002
Selon, l'enquête ESPAD (European School Survey on Alcohol and other Drugs) menée dans les établissements scolaires par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l'usage et l'expérimentation du cannabis chez les jeunes se sont sensiblement banalisés ces dernières années. En 1999, à 18 ans, 59 % des garçons et 43 % des filles déclaraient avoir déjà pris du cannabis, contre respectivement 34 % et 17 % en 1993. Sur cette même période, l'usage répété de cannabis est en nette augmentation à tout âge et pour les deux sexes. Il passe de 11 % à 29 % chez les garçons de 18 ans et de 3 % à 14 % chez les filles. En l'état actuel des connaissances épidémiologiques, il n'est pas possible de distinguer les usagers occasionnels des usagers problématiques ou nocifs. En revanche, les études soulignent que les usagers de cannabis sont le plus souvent des polyconsommateurs de tabac et d'alcool mais aussi d'autres substances illicites. L'importance des comportements de polyconsommation a d'ailleurs conduit le Gouvernement à adopter dans le plan triennal de lutte contre la drogue et de prévention des dépendances (1999-2001) une approche globale fondée davantage sur les comportements de consommation. Les pouvoirs publics se sont attachés à délivrer une information scientifiquement crédible sur les risques et les effets liés à la consommation de produits. Le livret " Savoir plus risquer moins " a bénéficié d'une diffusion très large (un million d'exemplaires vendus, trois millions d'exemplaires diffusés dans les cabinets médicaux, les associations et les services de l'Etat). La nouvelle campagne des pouvoirs publics, axée sur la prévention des consommations de tabac, d'alcool et de cannabis, valorise le rôle des parents dans la sensibilisation des jeunes aux risques liés à l'usage de ces produits. Les pouvoirs publics ont renforcé la cohérence des actions de prévention qui reposaient parfois sur des discours approximatifs, voire contradictoires. Ainsi, des contenus de formation ont été élaborés afin d'améliorer la professionnalisation des différents acteurs de prévention, et une commission de validation des outils de prévention composée d'experts et de représentants institutionnels a été instituée. Au niveau local, le chef de projet départemental est chargé d'animer la mise en oeuvre d'un plan de lutte contre les addictions et d'améliorer la coordination des actions de prévention, notamment en milieu scolaire. Les pouvoirs publics se sont engagés dans une politique volontariste pour favoriser la recherche dans ce domaine. En effet, de nombreuses incertitudes demeurent, notamment quant à la compréhension des mécanismes d'action des principes actifs des produits psychoactifs, en particulier du cannabis. Ainsi, à leur demande, l'INSERM réalise une expertise collective sur ce sujet. Les résultats devraient être disponibles prochainement.
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