Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 08/02/2001
M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation qui prévaut actuellement à la frontière tadjikistano-afghane. En effet, plusieurs milliers de réfugiés afghans sont actuellement massés à la frontière nord-est de l'Afghanistan. Réfugiés du fait des combats récents qui se sont déroulés dans la province de Takkar, ces milliers de personnes, massivement regroupées sur les îles de la rivière Paindj, se trouvent dans une situation catastrophique, et tout laisse à penser qu'en cas de reprise des offensives de la part des Talibans, leur sort pourrait s'avérer tragique. Reste que, face à cette situation, les gardes-frontière russes ont signifié très explicitement " qu'aucun réfugié en provenance d'Afghanistan ne serait autorisé à entrer au Tadjikistan " et que " toutes les mesures seraient prises, pour ne pas les laisser entrer sur le territoire Tadjik ". Ainsi, et au regard de la catastrophe humaine qui semble poindre, il lui demande quelles mesures pourrait prendre le ministère afin que les autorités russes assouplissent leur position et permettent à ces personnes, fuyant l'avance du régime des Talibans, de trouver refuge sur le territoire tadjik.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 29/03/2001
Réponse. - La France a suivi avec attention, dès son apparition à l'automne dernier, le problème posé par le regroupement de plusieur milliers d'Afghans, déplacés par les combats dans le nord-est de l'Afghanistan, sur des îles du fleuve Amou-Daria, à la frontière afghano-tadjie. Alertée par les rapports du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), du Comité international de la Croix-Rouge et des organisations non gouvernementales qui avaient pu se rendre sur place et leur apporter une première aide, elle a partagé cette préoccupation avec ses partenaires européens. Elle a également pris connaissance des raisons économiques et de sécurité avancée par le Tadjikistan pour refuser d'accepter les déplacés afghans sur son territoire. Le Tadjikistan redoute en effet l'éventuel afflux d'Afghans originaires des zones de combat actuelles que pourrait entraîner un accord relatif aux réfugiés de l'Amou Daria et se dit aussi incapable d'en supporte le coût. Une difficulté supplémentaire réside dans la présence d'hommes en armes parmi ces populations déplacées. La France s'efforcera, en concertation avec les autres pays européens, d'obtenir du gouvernement tadjik, d'une part, qu'il continue à permettre l'accès de agences et ONG humanitaires aux réfugiés, d'autre part, qu'il réponde favorablement à l'appel lancé par le HCR pour que ces réfugiés soient accueillis au Tadjikistan.
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