Question de M. ECKENSPIELLER Daniel (Haut-Rhin - RPR) publiée le 25/01/2001

M. Daniel Eckenspieller attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur le manque actuel de lisibilité concernant la politique gouvernementale à l'égard du monde viticole qui subit fréquemment des attaques qu'il juge injustifiées. Personne ne peut être insensible aux problèmes de santé publique que cause la consommation excessive d'alcool. Les acteurs de la filière viticole en sont également conscients et ont mis, eux-mêmes, en place des programmes de formation et de prévention, définissant une " politique alternative " visant à permettre une consommation socialement responsable, dans le respect des règles de santé publique. Le rapport " Berger " sur la loi Evin a reconnu cet effort. Par ailleurs, des études récentes et concordantes ont établi que le vin, consommé en quantité modérée, peut avoir des effets bénéfiques sur la santé. Le temps semble venu d'ouvrir une très large concertation entre toutes les parties concernées afin de confronter l'ensemble des données scientifiques, sociales, économiques actuellement disponibles sur ce sujet qui revêt, dans notre pays, une importance singulière à bien des égards. Il lui demande, par conséquent, si elle envisage de prendre, à brève échéance, l'initiative d'une telle concertation attendue par la profession viticole.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 06/09/2001

L'alcool est directement responsable de 45 000 décès par an et contribue à 14 % des décès masculins et 3 % des décès féminins. Toutefois, la mortalité baisse régulièrement compte tenu de la réduction progressive de la consommation d'alcool en France depuis cinquante ans, mais reste très inégalitaire selon les catégories sociales et les régions. On estime que 8 à 9 % des Français ont une consommation d'alcool " à risques ". Les enquêtes récentes montrent en outre que les jeunes ont des consommations d'alcool essentiellement liées à des occasions festives, génératrices de conduites à risques (accidents, violences, sexualité non protégée, etc.). Au regard de ce constat inquiétant, la lutte contre l'alcoolisme constitue une priorité de santé publique du Gouvernement. Les dernières campagnes de communication, lancées par le Comité français d'éducation pour la santé (CFES), ont fait l'objet d'une consultation des professionnels du secteur des alcools. Ces campagnes traitent des risques sanitaires directement liés à une consommation excessive d'alcool, en s'appuyant sur des études scientifiques validées qui tendent à établir un lien entre la consommatin excessive d'alcool et le cancer, lien d'autant plus fort que la consommation d'alcool est associée à celle du tabac. Une expertise collective en cours à l'INSERM, dont les conclusions seront rendues publiques en septembre, permettra sans aucun doute de progresser dans la connaissance des risques et des éventuels bénéfices associés à la consommation d'alcool. Par ailleurs, la filière viticole ainsi que les organisations professionnelles qui en ont manifesté le souhait ont été invitées à s'exprimer lors de l'élaboration des axes de la nouvelle stratégie de lutte contre l'alcoolisme. Le dialogue ainsi engagé avec la filière viticole et les autres professionnels sera poursuivi lors de sa mise en oeuvre, notamment dans le cadre d'une collaboration plus étroite sur certains aspects de la politique de prévention de l'alcoolisme.

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