Question de M. LORRAIN Jean-Louis (Haut-Rhin - UC) publiée le 30/11/2000
M. Jean-Louis Lorrain appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la place à donner aux traitements chirurgicaux applicables à la maladie de Parkinson. Les candidats à la chirurgie doivent satisfaire plusieurs critères médicaux, selon la Conférence de Consensus tenue par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. Il est maintenant avéré que la stimulation du noyau sous-thalamique est la technique la plus efficace sur l'ensemble de la triade parkinsonienne allant jusqu'à permettre une forte réduction de la dopathérapie et des tremblements. Pratiquée pour la première fois par le Docteur Benabid en 1993, elle offre la meilleure amélioration de l'akinésie avec des risques de morbidité de 8 %. Certes, les interventions sont généralement longues, elles se font, la plupart du temps, sous anesthésie locale. Le patient doit en être prévenu tout comme il doit être informé des bénéfices attendus, des inconvénients possibles et des contraintes du suivi. Aujourd'hui quatre hôpitaux sont subventionnés qui pratiquent chacun 25 opérations de ce type ; onze hôpitaux ont un quota de 10 à 13 opérations similaires par an chacun, ce qui représente au total 230 opérations annuelles sur un total de 1 200 patients en attente, soit - au rythme actuel - cinq ans d'attente. Quelles mesures compte prendre le ministère de la santé pour éviter cette attente qui doit être éprouvante pour ceux qui, à cause de leur maladie, souffent d'être exclus d'une vie normale ?
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Réponse du ministère : Santé publiée le 10/05/2001
Réponse. - L'intervention neurochirurgicale de pose d'un dispositif implantable destiné à la stimulation cérébrale profonde constitue une méthode innovante susceptible d'améliorer la condition de personnes atteintes de certaines formes cliniques de la maladie de Parkinson. Cette nouvelle technique neurochirurgicale est susceptible d'apporter des bénéfices chez certains des malades dont l'état général est encore relativement bien conservé, mais qui ont épuisé les possibilités offertes par les traitements pharmacologiques actuels. Cependant, il s'agit d'interventions hautement spécialisées qui ne peuvent être réalisées que dans des centres performants associant des neurochirurgiens, des neurologues, des neurophysiologistes et des radiologues. Le dernier bilan comparatif portant sur le nombre total de patients parkinsoniens appareillés au cours d'une année entre mai 1999 et mai 2000 montre que la France arrive en tête des pays européens, devançant l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie. Dans notre pays, quatre établissements ont mené à bien le plus grand nombre d'implantations de neuro-stimulateurs, le groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière et le centre hospitalier Henri-Mondor qui appartiennent à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris, ainsi que les centres hospitaliers - universitaires de Grenoble et de Lille. Si la phase de recherche clinique a permis de valider la technique chirurgicale, il convient maintenant d'en évaluer l'impact médico-économique. Pour conduire cette évaluation, 6 millions de francs ont été accordés en 1999 à ces établissements. Ces crédits ont portés à 10 millions de francs en l'an 2000 pour le traitement de nouveaux patients. Pour conforter ces activités nouvelles, il a été décidé d'intégrer ces crédits en 2001 dans la base budgétaire des établissements précités, afin de favoriser notamment l'achat d'un plus grand nombre de neuro stimulateurs et de contribuer au renforcement du personnel médical concerné. De plus, dans le cadre de la mise en uvre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2001, le Gouvernement va étudier la possibilité d'allouer de nouveaux crédits au profit d'autres établissements.
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