Question de M. DULAIT André (Deux-Sèvres - UC) publiée le 23/11/2000
M. André Dulait appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la guerre civile dans le sud du Soudan qui en vingt années a causé la mort de deux millions de personnes et l'exil de centaines de milliers de réfugiés. Il demande quelles initiatives la France a engagé avec la communauté internationale afin de mettre un terme au conflit, favoriser l'acheminement de l'aide humanitaire et encourager la reprise de l'activité économique de la société civile.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 18/01/2001
Réponse. - La guerre civile soudanaise dure depuis l'indépendance, malgré un retour temporaire à la paix entre 1972 et 1983. Les affrontements opposent en particulier les forces gouvernementales et les milices qui leur sont alliées à l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS), principal acteur de la rébellion. La poursuite de ce conflit meurtrier a conduit plusieurs centaines de milliers de Sud-Soudanais à trouver refuge au nord du pays, principalement dans l'Etat de Khartoum. Dans ce contexte, la communauté internationale, et en son sein la France, s'est mobilisée, d'une part, pour inciter les parties à mettre fin aux hostilités et à trouver une solution pacifique à leurs différends, d'autre part, pour apporter l'aide humanitaire nécessaire aux populations. C'est ainsi que, depuis 1988, l'Organisation Lifeline Sudan (OLS) coordonne sous l'égide des Nations unies la distribution de l'aide humanitaire, à laquelle la France participe principalement par l'intermédiaire de l'Office européen d'aide humanitaire (ECHO), au financement duquel elle contribue à hauteur de 18 %. L'aide accordée par ECHO en faveur du Soudan s'est élevée à 12,875 M$E en 1999. La France a également plaidé, au sein de l'Union européenne, pour que l'aide accordée ne soit plus exclusivement limitée au domaine humanitaire, mais s'inscrive dans une logique de réhabilitation. C'est pour répondre à cet objectif que l'Union vient de décider la mise en uvre d'un programme dit " humanitaire plus " d'un montant de 15 M$E. La France soutient aussi la médiation entreprise depuis 1993 par le Kenya sous l'égide de l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Elle fait partie du comité Soudan du forum des partenaires du l'IGAD, réunion informelle de donateurs qui a notamment financé les activités du secrétariat ad hoc créé en 1999 afin d'intensifier le processus de médiation. La France enfin, intervient régulièrement, aux côtés de ses partenaires européens, auprès des autorités soudanaises comme du SPLA afin de demander l'instauration d'un cessez-le-feu global et un engagement ferme des parties à négocier.
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