Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 16/11/2000

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur l'information parue à la page 21 du quotidien Le Figaro du 8 décembre 1997 selon laquelle " la pénurie de médecins anesthésistes s'aggrave... Il y a en France, rapporté à la population générale deux fois moins d'anesthésistes qu'aux Etats-Unis. Ce rejet des étudiants pour cette spécialité tient à la pénibilité du travail et notamment aux gardes de nuit aux responsabilités majeures et risques médico-légaux et, enfin, aux salaires qui ne sont pas à la hauteur des contraintes. Chaque année 120 anesthésistes sont formés. Un chiffre nettement inférieur au nombre des départs à la retraite ". Il souhaiterait savoir si à ce jour ces chiffres ont évolué, dans quel sens ? Il souhaiterait connaître les mesures prises ces trois dernières années pour remédier à cette situation et à ses graves dangers.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 04/10/2001

Un rapport sur la démographie médicale, réalisé avec l'appui d'un groupe de travail interministériel comprenant des représentants des directions concernées du ministère de l'emploi et de la solidarité, de la direction de la prévision du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et de la CNAMTS, a été remis au ministre délégué à la santé le 20 juin dernier. Il présente une première analyse de la démographie médicale et examine les mesures qui pourraient être prises pour répondre aux problèmes posés par les perspectives d'évolution de la démographie médicale. Selon les constats du rapport, la démographie médicale aujourd'hui est caractérisée à la fois par une densité globale élevée (331 médecins pour 100 000 habitants, près de trois fois plus qu'en 1970) et par des situations très variables selon les spécialités, le mode d'exercice et la répartition géographique de l'offre. La forte croissance démographique du corps médical s'est accompagnée d'une nette augmentation de la part des spécialistes, qui est passée de 43 % en 1984 à 51 % en 2000. Cela correspond à une augmentation du nombre de spécialistes très importante en valeur absolue, de près de 40 000 en quinze ans. Une des spécialités médicales ayant bénéficié de cette forte augmentation est précisément l'anesthésiologie, dont les effectifs sont passés de 7 324 au 1er janvier 1984 à 10 043 au 1er janvier 2000, soit une augmentation d'un peu plus de 37 % en 16 ans. Cependant, les effets du numerus clausus relativement bas jusqu'en 1998 (3 583 postes), et les ajustements techniques nécessaires entre spécialistes et omnipraticiens vont faire baisser les effectifs des anesthésistes à 9 952 en 2005. Cette très légère baisse des effectifs n'affectera pas le rang européen de la France, qui se situe à un niveau de densité supérieur à celui de la plupart des autres pays d'Europe. Des difficultés liées à l'évolution du nombre d'anesthésistes peuvent apparaître dans certaines zones géographiques. Face à la baisse démographique qui affectera l'ensemble du corps médical français et devrait se situer vraisemblablement autour de 15 % à l'horizon 2020, le Gouvernement a décidé de relever le numerus clausus à 3 700 postes pour 1999, 3 850 postes en 2000, 4 100 pour 2001 et 4 700 pour 2002. Pour les années à venir, l'effort de recrutement des futurs médecins sera maintenu. Il convient de souligner que ce n'est qu'à compter de 2008 que la densité médicale commencera à diminuer de façon globale. Afin de disposer d'un dispositif d'observation et d'analyse permettant, avec l'ensemble des partenaires concernés, de préparer les adaptations nécessaires, un observatoire de la démographie médicale et des métiers sera prochainement mis en place.

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